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jean-pierre castel 8 novembre 2012 12:29

Dans Mit Brennender Sorge, Pie XI :

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d’une part ne stigmatise que « le racisme émanant du paganisme germanique », c’est-à-dire précisément ce que je dénonce plus haut : Pie XI rejette la responsabilité de l’antisémitisme sur « le paganisme » au lieu de reconnaître sa matrice chrétienne

- -  d’autre part continue à alimenter l’antisémitisme en désignant le peuple juif comme déicide : "[Le] Christ […] a reçu son humaine nature d’un peuple qui devait le crucifier." Mit Brennender Sorge, § 19.

Prendre Paul comme modèle de l’amour de l’étranger est osé quand on sait les discours enflammés qu’il a tenu contre les hérétiques et même contre les Juifs. Quant à l’esclavage, il a connu de beaux jours sous la chrétienté, et s’est éteint pour des raisons économiques bien plus que morales, et en tout cas pas religieuses. Encore en 1866 Pie IX déclara ainsi : "L’esclavage, en lui-même, n’est dans sa nature essentielle pas du tout contraire au droit naturel et divin, et il peut y avoir plusieurs raisons justes d’esclavage.«  (Instruction du Saint-Office du 20.06.1866.)

Dire que l’Eglise, dont la devise a si longtemps été « Hors de l’Eglise point de salut », qu’elle est un exemple d’accueil de l’autre est pour le moins paradoxal.

Plutôt que de parler de racisme, notion qui se réfère à des traits physiques ou  à des théories biologiques, il vaut en effet mieux parler de rapport à l’étranger. Par rapport à l’étranger, le monothéisme introduit l’intolérance :

- -  dans le judaïsme par l’interdit des mariages mixtes. Cet interdit a certes été variable dans l’espace et dans le temps, mais reste tenace encore aujourd’hui. Quel autre groupe ethnique a maintenu aussi longtemps un tel exclusivisme ? Peut-être les castes indiennes, mais au moins le système des castes a été dénoncé urbi et orbi, y compris dans la Constitution indienne

- -  dans le christianisme et dans l’islam en cherchant à convertir l’infidèle, la fin -son salut- justifiant souvent les moyens,

- 
le moteur dans les deux cas est le même : l’impossibilité de cohabiter avec  des idolâtres, ceux qui adorent d’autres dieux (qu’on qualifiera de faux, d’illusoires, etc., le dieu monothéiste étant par définition le seul vrai dieu)

- - d’une manière générale la tolérance implique un principe d’égalité d’accès à la vérité. La notion de vérité révélée unique installe entre le croyant et l’infidèle une instance tierce, transcendante, garante de la vérité : l’autre est par construction dans l’erreur, il n’y a plus de tolérance possible.


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