Ces questions de l’élevage des enfants sont tellement révélatrices de l’importance de l’héritage culturel et religieux dans la société.
Mais parler de l’élevage d’un enfant au par un couple homme/femme comme naturel n’a pas de sens. Tout ce que la nature propose est naturel. Certaines espèces animales confient l’élevage de leurs enfants à des groupes de femelles, d’autres de males, d’autres à un individu, d’autres ne les élèvent pas ... et ces modalités d’élevagevarient et évoluent même au sein des espèces !
L’être humain ne déroge pas à la règle, et au sein même de l’espèce, si le modèle majoritaire d’élevage est celui homme/femme (père/mère), il n’est pas universel.
Il n’y a donc rien de non naturel à envisager l’élevage sous un autre modèle d’une partie de nos enfants, ni même de considérer à priori, comme vous le faites, que ces modèles soient nécessairement moins bons que le majoritaire.
En fait, la capacité d’un modèle à être efficace dans l’élevage des enfants dépend principalement de l’acceptation et la possibilté sociétale de ce modèle : là joue tout le poids de l’héritage culturel. Le débat actuel est à ce titre extremement révélateur de l’importance accordée à l’héritage culturel dans notre pays.
L’amour, comme vous le dites, n’est pas non plus nécessairement gage d’élevage efficace des enfants. Certes, dans notre société, cela revêt une importance capitale tant l’amour porté à l’enfant correspond assez bien à l’attention qui lui est portée dans son éducation.
Mais on peut très bien s’imaginer des systèmes d’éducation autres, basés sur des centres collectifs d’élevage, ou la rigueur, l’autorité, l’effort, la curiosité et le travail seraient enséignés aux enfants. J’avoue que cette perspective n’est pas réjouissante, mais rien ne dit que, dans ce système, les enfants soient moins bien élevés que dans le notre ...
Tout cela pour conclure sur le fait que l’évolution des modalités parentales d’élevage des enfants - et l’efficacité dont on se doit, comme vous, d’exiger - est surtout fonction de l’ouverture d’une société au modèle dominant aux modèles minoritaires.
En somme, de la liberté d’une société.