Quelques remarques en vrac (j’ai pas le temps de développer beaucoup, peut-être demain) :
Souligner une phrase, ça ne l’ai jamais rendue plus pertinente. Si la première que vous soulignez fait état d’une situation réelle (Les homosexuels ont en effet le droit de se marier avec une personne de sexe opposé), les deux suivantes ne sont que des pétitions de principe. La dernière en outre relève d’une erreur de raisonnement flagrante. S’il n’est pas possible d’ouvrir le mariage aux homosexuels, comment dire que passer outre serait une faute (morale, intellectuelle, qu’importe) ? Si ce n’est pas possible, ce n’est pas possible, et la faute que vous invoquez - et que chacun jugera à l’aune de ses propres convictions - est alors inexistante. De plus, le Sénat vous donnera tort pas plus tard que demain, vous prouvant bien que c’est possible.
De plus, vous appuyez vos thèses selon des prémisses de morale « naturelle ». Certaines pratiques sont selon vous naturelles, d’autres « contre-nature ». Vous souhaitez voir appliquer ces principes naturels dans la loi, bien. C’est la position jusnaturaliste. Ce à quoi je vous répondrai deux choses :
Tout le monde n’a pas la même conception de ces droits naturels. Ils y a sur ce site même des pages entières de débats stériles pour savoir ce qui est naturel et ce qui ne l’est pas, ce qui rend l’universalité des fondements moraux dont vous vous prévalez pour le moins discutable. Et du coup vos phrases telles que « Le nier ne pourrait être qu’absurdité et mensonge. » sont futiles et hors de propos. C’est même toute la faiblesse du raisonnement jusnaturaliste, qui se justifie par l’existence d’une morale naturelle, universelle et intemporelle. Malheureusement l’histoire nous montre que jamais une société n’a été en mesure d’établir de façon durable quel serait ces principes et que ceux qui ont été établis ont de tout temps été soumis à la controverse et ont varié considérablement.
Ensuite, malheureusement pour vous, nous vivons dans une société de droit positif. C’est à dire que quelque soit les fondements de votre morale naturelle, ce ne sont pas des principes qui doivent automatiquement être traduit dans la loi. Encore heureux, la position jusnaturaliste a longtemps été utilisée pour justifier les inégalités homme-femme. Le droit positif ne découle que de la nécessité d’établir une société dans laquelle les gens puissent vivre ensemble. Et ce sont des principes de droits positifs qui établissent qu’il est tout à fait possible d’ouvrir le mariage aux homosexuels tout en condamnant par exemple la zoophilie où le mariage pédophile (de même que toutes relations sexuelles entre un adulte et un mineur de 16 ans, consentement ou non.), puisque cela semble être un sujet d’inquiétude récurrent des opposants à la loi. Ce sont ces mêmes principes de droit positif qui conduiront le Conseil Constitutionnel, s’il est saisi, à accepter la loi.
Enfin, quand on base l’entier de son raisonnement sur une appréciation personnelle de la morale, on évite si possible de se prétendre « Observateur objectif »