La philosophie moderne a été remise en cause par l’appréhension du phénomène totalitaire. C’est dans ce contexte que se situe la pensée critique de Léo Strauss.
Même si je partage sa critique sur la politique chez les modernes (en particulier les limites de la loi), je suis plus sceptique sur son approche de la science moderne.
l’aspect le plus inquietant de la science moderne est une déshumanisation de l’homme notamment par un processus de réification. La modernité réduit l’homme à l’état de chose. L’homme devient non seulement l’objet d’étude pour la science mais aussi objet d’expérimentation.
la modernité n’a pas transformé la philosophie politique en idéologie politique. La pensée moderne a progressivement transformer la philosophie politique en science politique puis la science en idéologie « scientifique ». Ces idéologies « scientifiques » (le positivisme, l’eugénisme, l’historicisme marxiste....) se sont emparés de l’homme comme champ d’expérimentation pour faire naître l’homme nouveau.
Le processus de réification (du latin res = chose) se poursuit enfin avec la commercialisation de l’humain. Il suffit par exemple de se référer au débat autour des brevets du génome humain.
Face à cette dérive, le retour de la question éthique (bio-éthique par exemple)réhabilite quelques peu la philosophie classique. Mais le rempart est bien mince.