Je suis français, et ce depuis 45 ans, je n’en tire aucune
gloire, mais
paradoxalement, il m’arrive d’en avoir sinon de la honte, du moins une
certaine gêne.
Je ne vis plus en France depuis 25 ans, je réside à l’étranger, en
République tchèque pour être exact, à, à peine 1h20 d’avion de Paris, à
6h00 de l’Alsace en voiture (650 km ) et 10h00 de Paris, (1050 km.)
La République tchèque, c’est loin, c’est un autre pays. C’est aussi très
proche. Proche par certains côtés de la mentalité. Proche parce
qu’aujourd’hui, loin ne veut plus rien dire. C’est cependant, le
paradoxe, l’éloignement me permet de voir la France dans son ensemble.
On voit si mal les choses en les voyant de trop près parfois.
Bien que me sentant plutôt citoyen de la planète terre, il est vrai que
mon enfance et mon éducation me font me sentir plus français qu’haïtien,
ou japonais. J’ai vu plus de pièces de théâtre avec, Roux, Maillan, Le
Poulain, et d’autres encore, que de théâtre Nô. J’ai lu, plus de
Courteline, Dumas, Verne, etc.… que de Mizumura Minae, Tawada Yōko, ou
Léon Laleau, Frédéric Marcelin qui sont, pour les deux derniers en
français dans le texte. Et même si je peux concevoir et comprendre les
écrivains étrangers, tchèques, que je peux lire dans le texte ou russes
notamment, j’appréhende mieux la démarche et la logique française, ce
qui ne me ferme en rien aux autres cultures, loin de là.
Je me suis mis à écrire ces pages à la suite de démarches visant à faire
venir des entrepreneurs étrangers, en République tchèque. En effet au
moment de relancer des sociétés françaises, ma réaction fut de me dire,
non, je ne le fais pas, et la seule raison valable à ce refus, se résume
à un vocable horrible pour désigner le sexe féminin, mais si bien
adapté aux entrepreneurs français. Ce vocable de trois lettres, et mis
au pluriel pour la circonstance, est en effet le seul me venant à
l’esprit pour désigner la frilosité et l’immobilisme des entrepreneurs
français. Je m’étonne en effet de ce que les « grosses » sociétés
soient aidées, quand les petites et moyennes entreprises doivent, elles,
se débrouiller. Les grosses sociétés ne vivant que grâce aux PME/PMI, il
me paraîtrait plus logique de favoriser les aides vers ces dernières, plutôt
que
de sempiternellement aider à renflouer les caisses de certaines
compagnies aériennes ou non, qui au lieu de remercier les clients par
des services irréprochables, et des salaires qui se devraient d’être
plafonnés du fait du mauvais fonctionnement de la compagnie, clients
qui, au demeurant sont aussi contribuables et donc investisseurs desdites
sociétés, et ce, malgré eux, et se trouvent en plus pris en otages à
chaque départ de vacances. Condamnés à être payeurs et à ne pas pouvoir
profiter de vacances, somme toute méritées. Honte à ces sociétés
arrogantes, dirigées bien trop souvent par des énarques, sur la base
d’un diplôme les préparant à tout sauf, à être dirigeants de sociétés.
Il est étonnant de voir le nombre d’énarques réussissant à couler et
saborder des sociétés, qui sans être saines, à 100 pour 100, sont quand
même bénéficiaires, avant l’arrivée d’énarques mis en place par le
truchement d’amitiés irresponsables, et créant des pertes et du chômage,
là où le bénéfice devrait être flagrant. Ce sont des pertes à tous les
niveaux, les chômeurs ne payant plus les impôts qu’ils payaient lors de
leurs statuts de travailleurs, n’étant plus non plus les mêmes
consommateurs, et les sociétés si elles ne déposent pas le bilan,
doivent être une nouvelle fois renflouées. Que l’on se rassure, l’énarque
est bien puni, puisqu’il doit quitter son poste moyennant finance
(récompensons l’incompétence plutôt que de la fustiger !), voire
parfois,
il doit reprendre la direction d’une autre société. Effectivement, le
système allemand, « exécrable » au possible, permet à quiconque
ayant fait ses preuves, de se retrouver au bout de 15 à 20 ans de
carrière à une place de dirigeant, et ce avec ou sans diplômes. Le même
système accompagne ses PME/PMI, dans les démarches d’implantation à
l’étranger, et comble du comble, il aide parfois et suivant les cas,
lesdites PME/PMI, en les exonérant d’impôts.
Le Français donc si frileux, si persistant dans son immobilisme, a en
effet beaucoup à faire et à apprendre des systèmes étrangers, qu’il se
tourne, vers l’Allemagne, les USA ou l’Angleterre, qui, bien que je ne
sois pas fan, pour d’autres raisons, ont quand même une réactivité et un
professionnalisme, que nous sommes loin de maîtriser en France et, plus
loin d’envisager encore.