Bonjour,
Je suis motard depuis 42 ans,
conducteur de voiture depuis 40 ans,
adhérent à la mutuelle des motards depuis... 25 ans
cycliste depuis... je ne sais plus vraiment...
et presque sexagénaire comme vous,
En tant qu’homme d’études, j’ai participé à plusieurs commissions sur le partage de l’espace public entre piétons, cyclistes, 2 roues motorisés et voitures...
Il est clair que nos infrastructures routières urbaines n’ont pas été conçues pour la place du vélo en ville. Les trottoirs en principe étaient prévus pour les piétons.
L’émergence des vélib’, vélo’v... à été une formidable opportunités que les pouvoirs publics n’avaient pas envisagées... Ils se sont donc trouvé dans l’obligation de « bricoler » des solutions intermédiaires, temporaires et à la coupe mal taillée.
Il est clair que le partage de la route entre voiture, vélos et 2 roues motorisés est dangereux pour les plus exposés que sont les vélos, d’autant que les conducteurs de ces vélos de location (l’essentiel des utilisateurs) ne sont pas des cyclistes expérimentés de la conduite en ville.
En fait, ils s’appréhendent eux-mêmes au contraire comme des « néo-piétons » ne respectant aucune des règles du code de la route exigées pour les véhicules (ce qu’ils sont en principe) et se mettant eux-mêmes très souvent en danger.
La seule solution, consisterait à verbaliser tous les utilisateurs de
vélos de location dès qu’ils ne respectent pas les règles de conduite
(ce qui est systématique et constant), mais cela risquerait de faire
baisser l’utilisation de ces vélos de location qui est considérée par
les pouvoirs publics comme une bonne voie.
C’est ce qui explique la création de plus en plus fréquente de « fausses pistes cyclables » sur les trottoirs. Ce n’est évidemment pas une chose souhaitable et elle est évidemment dangereuse pour les piétons, mais sur les axes urbains rapides, un cycliste risque sa vie et souvent de lui-même, il monte sur le trottoir pour se protéger.
Je ne pense pas comme vous que le partage des trottoirs entre vélos et piétons soit une solutions, et il est clair que la seule vraie solution est la création de véritables pistes cyclables. Mais ces pistes cyclables ont plusieurs inconvénients : elles ne sont pas possibles partout, elles ont une « emprise au sol » non négligeable, elles ont un vrai coût
Dans l’intervalle et dans l’attente de « véritables pistes cyclables » la solution intermédiaire envisagée est effectivement le partage des trottoirs.
Je suis cependant étonné (sans mettre en doute votre parôle) des propos que vous reportez du président de la mutuelle des motards.
Les motards sont par définition vulnérables sur la route. Ils en payent tous les jours un assez lourd tribu. Je crois donc que nous sommes par définition en situation de comprendre ce que veut dire être vulnérable.