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philouie 12 mai 2015 20:13

 Emmanuel Todd, et les éditions du Seuil, portent un coup pénible à la démocratie et à la République.
 
MORT DE RIRE.
Je profite de cette assertion ridicule pour reposter un petit extrait qui décrit bien la « démocratie » que Todd et les éditions du seuil mettent en péril (par parenthèse, mettre en péril la république, vous place, de fait, aujourd’hui sous écoute)

« A mesure que les dictatures gagnent en pouvoir, elles remplacent les élections libres par le plébiscite. Mais l’étendue du plébiscite dépasse le secteur soumis naguère au jugement du corps électoral. C’est maintenant l’élection qui devient l’une des formes du plébiscite.
Le plébiscite peut revêtir un caractère de publicité, lorsque les chefs et les symboles de l’Etat s’exposent au regard. L’aspect des foules énormes, délirantes de passion, est l’une des marques essentielles de notre entrée dans une ère nouvelle. Sa magie fait régner, à défaut d’unanimité, l’accord des voix : car si une autre voix s’élevait ici, des tourbillons se formeraient pour engloutir celui qui l’a fait entendre. De là vient que l’individu désireux de se distinguer ainsi aurait vite fait de machiner des attentats : cela revient au même, quand aux conséquences.

...
 
L’intention de notre homme [il parle de l’homme qui s’apprête à voter »NON« ] n’est peut-être pas tellement singulière : elle peut-être partagée par bien d’autres encore et il est fort vraisemblable que leur nombre dépasse sensiblement ces deux pour cent du corps électoral dont nous avons parlé. Tout au contraire, le metteur en scène tente de lui inspirer la conviction qu’il est bien seul. Et il ne s’en tient pas là - la majorité ne se contente pas d’en imposer par son nombre ; elle s’arme aussi des marques de la supériorité morale.
Nous admettrons que notre électeur avait assez de discernement pour résister à la propagande, prolongée et sans équivoque, dont la pression s’est insidieusement accrue jusqu’au jour du scrutin. Elle se renforce de ce que la déclaration se déguise en questions fort honnêtes d’apparence : on l’invite à participer au choix de la liberté, ou bien à un vote en faveur de la paix. Or, qui n’aimerait pas la paix et la liberté ? Il faudrait pour cela être un monstre. Ce qui déjà confère au »non« l’odieux du crime....
 »
 
Traité du Rebelle- Ernst Jünger 1951

Bon, les Charlie ne verront pas le rapport.
C’est en cela qu’ils sont Charlie.


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