Emmanuel Todd, et les éditions du Seuil, portent un coup pénible à la démocratie et à la République.
MORT DE RIRE.
Je profite de cette assertion ridicule pour reposter un petit extrait qui décrit bien la « démocratie » que Todd et les éditions du seuil mettent en péril (par parenthèse, mettre en péril la république, vous place, de fait, aujourd’hui sous écoute)
« A mesure que les dictatures gagnent en pouvoir, elles remplacent
les élections libres par le plébiscite. Mais l’étendue du plébiscite
dépasse le secteur soumis naguère au jugement du corps électoral. C’est
maintenant l’élection qui devient l’une des formes du plébiscite.
Le
plébiscite peut revêtir un caractère de publicité, lorsque les chefs et
les symboles de l’Etat s’exposent au regard. L’aspect des foules
énormes, délirantes de passion, est l’une des marques essentielles de
notre entrée dans une ère nouvelle. Sa magie fait régner, à défaut
d’unanimité, l’accord des voix : car si une autre voix s’élevait ici, des
tourbillons se formeraient pour engloutir celui qui l’a fait entendre. De là vient que l’individu désireux de se distinguer ainsi aurait vite
fait de machiner des attentats : cela revient au même, quand aux
conséquences.
...
L’intention de notre homme [il parle de l’homme qui
s’apprête à voter »NON« ] n’est peut-être pas tellement singulière : elle
peut-être partagée par bien d’autres encore et il est fort vraisemblable
que leur nombre dépasse sensiblement ces deux pour cent du corps
électoral dont nous avons parlé. Tout au contraire, le metteur en scène
tente de lui inspirer la conviction qu’il est bien seul. Et il ne s’en
tient pas là - la majorité ne se contente pas d’en imposer par son
nombre ; elle s’arme aussi des marques de la supériorité morale.
Nous
admettrons que notre électeur avait assez de discernement pour résister
à la propagande, prolongée et sans équivoque, dont la pression s’est
insidieusement accrue jusqu’au jour du scrutin. Elle se renforce de ce
que la déclaration se déguise en questions fort honnêtes d’apparence :
on l’invite à participer au choix de la liberté, ou bien à un vote en
faveur de la paix. Or, qui n’aimerait pas la paix et la liberté ? Il
faudrait pour cela être un monstre. Ce qui déjà confère
au »non« l’odieux du crime.... »
Traité du Rebelle- Ernst Jünger 1951
Bon, les Charlie ne verront pas le rapport.
C’est en cela qu’ils sont Charlie.