Merci pour cet article utile aux amnésiques.
Une légère précision, cependant.
Vous écrivez : « Tout d’abord, la France est de loin l’un des pays les plus prisés par les immigrés. » Ce ui pourrait laisser entendre que ce sont les intéressés qui choisissent leur destination, comme des touristes, alors que la réalité est toute autre.
Par exemple, en France, les compagnies houillères, ont été, très tôt, contraintes de faire venir, de Belgique, d’Italie, d’Espagne, les travailleurs manuels dont elles avaient
besoin. Entre 1900 et 1914, le patronat minier a mis en place une véritable politique de recrutement de travailleurs étrangers. Les Polonais ont été les
premiers à arriver en grand nombre. Ils ont constitué des communautés identitaires au sein desquelles
naîtront quelques personnalités qui appartiennent désormais à l’histoire de la France. Mais quand les conditions se modifient dans les années 30, les compagnies
houillères affrètent dix-sept trains spéciaux pour raccompagner leurs ouvriers
polonais à la frontière.
Dans le sens « aller » comme dans le sens « retour », il ne s’agissait pas d’un choix, mais d’une politique calculée et organisée de la direction des houillères qui permettait de recruter une main-d’oeuvre bon marché qui avait l’avantage par ailleurs de briser les exigences de la main d’oeuvre locale disponible..
Cet éclairage a aussi son intérêt quand on connait le dumping salarial en cours à la faveur des réglementations européennes.