Contre
l’idée saugrenue et mortifère de la vie éternelle après la mort,
je reproduis, ici, une fois encore, l’actualité Kényane m’y oblige,
un texte d’Épicure :
La
mort supprime toutes les sensations, il n’y a rien à craindre de la
mort !
Maintenant
habitue-toi à la pensée que la mort n’est rien pour nous, puisqu’il
n’y a de bien et de mal que dans la sensation et la mort est absence
de sensation. Par conséquent, si l’on considère avec justesse que
la mort n’est rien pour nous, l’on pourra jouir de sa vie mortelle.
On cessera de l’augmenter d’un temps infini et l’on supprimera le
regret de n’être pas éternel. Car il ne reste plus rien d’affreux
dans la vie quand on a parfaitement compris qu’il n’y a pas d’affres
après cette vie. Il faut donc être sot pour dire avoir peur de la
mort, non pas parce qu’elle serait un événement pénible, mais
parce qu’on tremble en l’attendant. De fait, cette douleur, qui
n’existe pas quand on meurt, est crainte lors de cette inutile
attente !
Ainsi le mal qui effraie le plus, la mort, n’est
rien pour nous, puisque lorsque nous existons la mort n’est pas là
et lorsque la mort est là nous n’existons pas. Donc la mort n’est
rien pour ceux qui sont en vie, puisqu’elle n’a pas d’existence pour
eux, et elle n’est rien pour les morts, puisqu’ils n’existent plus.
Mais la plupart des gens tantôt fuient la mort comme le pire des
maux et tantôt l’appellent comme la fin des maux. Le philosophe ne
craint pas l’inexistence, car l’existence n’a rien à voir avec
l’inexistence, et puis l’inexistence n’est pas un méfait. EPICURE,
Lettre
à
Ménécé
Suites :
http://laicite-moderne.blogspot.fr/search?q=La+mort+n%27est+rien+pour+nous
ou
sur
http://laiciteetsociete.hautetfort.com/la-mort-n-est-rien-pour-nous-epicure/
Crab
5 Avril 2015