À l’auteur,
Tout la logique de votre article repose sur cette insinuation : « on semble avoir oublié que la « phobia », en grec, désigne tout simplement la haine. ». De là il découle un peu vite que l’islamophobie serait nécessairement la haine de l’islam. Sur le sable mouvant de cette proposition, vous n’hésitez pas à bâtir toute une argumentation des plus fallacieuses.
Il est serait cependant difficile d’oublier, surtout à une époque où on s’acharne à massacrer l’enseignement des langues anciennes, que celles-ci sont de moins en moins maîtrisées, et quand on parle d’islamophobie, on se réfère moins à la langue des Grecs qu’à un certain usage des racines grecques dans le vocabulaire des sciences.
On chercherait vainement le mot « phobie » dans le Furetière. On ne le trouve pas non plus dans Littré, qui n’est pourtant pas avare en matière de termes savants. Et pour cause ! Je livre à la méditation des lecteurs le dernier paragraphe d’un assez long article consacré au mot « phobie » par le TLF, et que je recopie tel quel, et qui fait remonter ses premiers emplois à 1880.
Hist. et Vitalité. L’élém. -phobie s’est lexicalisé vers 1880 ; le mot phobie s’emploie d’abord comme terme de psychopathol. (d’apr. COTTEZ 1980). Prononc. : [-], [-]. Bbg. DUB. Dér. 1962, p.21, 109. LECLERC (G.). Il y a phobie et phobie. Néol. Marche. 1980, no 16, pp.19-82. THIELE (J.). Wortbildung der frz. Gegenwarts-sprache. Leipzig, 1981, p.78, 131..
On trouvera l’ensemble de l’article à cette page :
http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/tlfiv5/visusel.exe?17 ;s=785503275 ;b=13 ;r=1 ;nat= ;i=1 ; ;
Ou bien les islamophobes ne savent pas le sens des mots qu’ils emploient (auquel cas ils ne sont guère responsables des énormités qu’ils profèrent !), ou bien ils seraient tous de savants héllénistes à qui la langue d’Homère serait devenue plus familière que le français contemporain et qui n’accepteraient de leur langue que ce qui s’accorde avec les leçons de l’antiquité. On touche à l’absurde !
Il me semble, en revanche, que la définition du mot donnée par le TLF s’accorde fort bien avec l’usage qui en est fait par nos contemporains. Je la recopie :
PHOBE, -PHOBIE,
élém. formants
Élém. tirés du gr.
et -
« peur morbide, crainte », entrant dans la constr. de nombreux adj.
et subst. appartenant princ. aux domaines de la psychol. et de
la psychopathol.
I.
-phobe.
[Exprime l’aversion instinctive, l’hostilité irraisonnée ou parfois
l’absence d’affinité vis-à-vis de qqn ou de qqc. ; les mots constr.
sont des adj. et des subst.]
La moitié des Occidentaux, vous l’aurez peut-être remarqué, sont des femmes. Je doute qu’elles puissent lire les conseils que prodigue la quatrième sourate sur la bonne manière d’obliger les femmes désobéissantes à venir à résipiscence puissent beaucoup les charmer. Je doute qu’elles puissent trouver plaisante telle observation du Prophète, rapportée dans les hadiths, où assure qu’il a vu l ’enfer et qu’elles s’y trouvaient en beaucoup plus grand nombre que les hommes. Enfin, tous les occidentaux, hommes et femmes, sont des mécréants. Le sort que leur réserve la neuvième sourate (versets 4 et 5) s’ils refusent de se repentir et de se convertir à la religion d’Allah n’est pas des plus engageants et ne saurait susciter l’enthousiasme.
Il y a trente ans, on pouvait encore dire : vieux textes poussiéreux, d’un autre âge, et dont il faut rire comme on fait des violences dont la bible n’est pas avare non plus. Or, ces horreurs médiévales, avec l’Etat coranique, nous les avons désormais sous les yeux, et même à Paris. On ne peut donc pas continuer d’en rire.
Un islamophile, aujourd’hui, ce serait soit un idiot qui n’a rien compris, soit un de ces pervers masochistes dont la presse aime de temps à autre faire ses choux gras, qui rêvent de se faire découper en morceau en morceaux puis dévorer dans leur arrière-cuisine.
Le refus d’une religion qui a pu produire les horreurs de Toulouse, de la porte de Vincennes ou du Bataclan, c’est donc plutôt un signe de santé mentale.
J’ajouterai que les abrutis qui ont pétitionné contre un Kamel Daoud menacé de mort dans son propre pays par les islamistes, se seront comportés comme les Brasillach et tous les dénonciateurs de « Je suis partout », c’est-à-dire, exactement, comme les chiens de chasse de la Gestapo des années noires.
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