Les ayatollas crient au blasphème dès qu’on ose se moquer un peu de Saint-Bayrou, patron des pêcheurs à la ligne de la politique. Consolons-nous, au moins, de penser que c’était pire il y a quelques siècles.
Un autre François (dit « premier ») avait pondu de très « belles » ordonnances contre le blasphème, et bien après lui c’était encore de mise. Voir, par exemple, ce lien :
http://membres.lycos.fr/lesguerresdeshommes/
Les blasphémateurs au pilori !
Dans un édit portant la date du 30 juillet 1667, Sa Majesté Louis XIV renouvelle les défenses déjà faites le 7 septembre 1651 à l’encontre des jureurs et des blasphémateurs de tout le royaume. Nous nous empressons de publier une partie de ce texte dans l’espoir qu’en Nouvelle-France les personnes visées puissent en prendre connaissance avant que le bras de la Justice se charge lui-même de réprimer leurs excès !
"Défendons très expressément à tous nos sujets de quelque qualité et condition qu’ils soient, de blasphémer, jurer et détester le saint nom de Dieu, ni proférer aucunes paroles contre l’honneur de la très Sacrée Vierge, sa mère, et des saints ;
voulons et nous plaît que tous ceux qui se trouveront convaincus d’avoir juré et blasphémé le nom de Dieu, de sa très sainte mère et des saints, soient condamnés pour la première fois en une amende pécuniaire selon leurs biens, la grandeur et l’énormité du serment et blasphème, les deux tiers de l’amende applicables aux hôpitaux des lieux et, où il n’y en aura, à l’église, et l’autre tiers aux dénonciateurs ; et si ceux qui auront ainsi été punis retombent à faire les dits serments seront pour la seconde, tierce et quatrième fois condamnés en amende double, triple et quadruple, et pour la cinquième fois seront mis au carcan aux jours de fête, de dimanche ou autre et y demeureront depuis huit heures du matin jusques à une heure d’après-midi, sujets à toutes injures et opprobres et en outre condamnés à une grosse amende ; et, pour la sixième fois, seront menés et conduits au pilori, et là auront la lèvre de dessus coupée d’un fer chaud et, la septième fois, seront menés au pilori et auront la lèvre de dessous coupée ;
et si par obstination et mauvaise coutume invétérée ils continuaient après toutes ces peines à proférer les dits jurements et blasphèmes, voulons et ordonnons qu’ils aient la langue coupée toute juste, afin qu’à l’avenir ils ne le puissent plus proférer ; et en cas que ceux qui se trouveraient convaincus n’aient de quoi payer les dites amendes, ils tiendront prison pendant un mois au pain et à l’eau ou plus longtemps ainsi que les juges le trouveront plus à propos selon la qualité et énormité des dits blasphèmes ;
et afin que l’on puisse avoir connaissance de ceux qui retomberont aux dits blasphèmes, sera fait un registre particulier de ceux qui auront été repris et condamnés.
Voulons que tous ceux qui auront oui les dits blasphèmes aient à les révéler aux juges des lieux dans les vingt-quatre heures ensuivant, à peine de soixante sols parisis d’amende et plus grande s’il y échet.
Déclarons néanmoins que nous n’entendons comprendre les énormes blasphèmes, qui selon la théologie appartiennent au genre d’infidélité et dérogent à la bonté et grandeur de Dieu et de ses autres attributs ; voulons que les dits crimes soient punis de plus grande peine que celles que dessus, à l’arbitrage des juges selon leur énormité."