Votre appréciation des exclus de l’ordre productif et social est emblématique de quelqu’un qui n’en a pas fait l’extrême expérience. Si vous ajoutez d’abord à l’idée d’un revenu inconditionnel l’obligation d’un service civique en deux ans : un an en Europe, un an en France, sur les tâches les moins considérées (agent d’entretien, vendeur en grande surface, intérimaire du bâtiment, etc.), nous pourrons avoir une chance que la réalité ne soit jamais une histoire de morale jetable, mais de vécu et de d’intériorisation a minima pour ceux qui en manque en la matière.
Le déséquilibre entre les allocations sociales et les revenus du travail provient de la volonté libérée de diminuer les coûts de production au profit de la rentabilité, jusqu’à ce point de cécité, en effet, qui en dit par lui-même long sur l’avidité et la prédominance des soucis des marchés contre la politique.
Cet équilibre est à redresser quel que soit le mode de revenu, par le biais de la fiscalité, sauf à considérer que celui qui accumule très largement au-dessus ne doit, au-delà d’un chiffre, rien à personne. Sans cela, vous ne créerez avec un RU non socialisé qu’un minimum socle prétexte à la marche galopante de la baisse des coûts de la production, c’est-à-dire du salaire, et vous ne changerez rien à la pauvreté.
En somme, vive le marché et les tours de passe-passe.