L’absence de représentativité des sondages sur le net est plus sérieuse que ne le suggère l’article, par ailleurs intéressant. En effet, il ne s’agit pas seulement de signaler que les internautes n’ont pas le profil sociologique moyen de la population française. Il faut aussi ajouter qu’ils « s’auto-sélectionnent » : répond qui veut. En admettant même que ce soient les mêmes personnes qui votent à chaque sondage, rien ne garantit que la « stabilité haussière » favorable à Bayrou ne soit pas un phénomène spécifique à cette catégorie de personnes.
Le biais systématique rendu possible par cette « auto-sélection » est certainement, n’importe quel statisticien le confirmerait, plus lourd que le gain en termes d’erreur aléatoire lié au plus grand nombre de répondants.
L’appel à la vigilance citoyenne est utile, mais, même ainsi, les sondages probabilistes ou par quotas restent davantage fiables, à tout prendre.