Bonjour à tous .
ALors voilà , nous voici replongés dans le sempiternel débat autour de la drogue , et des libertés.
Un angle de vue , je vous donnerai , comme à chaque fois , juste un angle de vue , que je n’ai tout de même pas entendu ni lu jusqu’à présent et qui pourtant représente à mon sens une des clés de ce dilemme. Celà m’oblige à écarter toute hypocrisie sur la question . Je le précise alors à l’avance , il ne s’agit pas ici pour moi , de porter jugement sur les personnes , mais de démonter des mécanismes individuels , et sociaux. Ceci étant dit ,
1 ° ) Que nous dit la pensée individuelle ?
L’individualisme nous pousse tous à revendiquer , demander des tas de choses que l’on fait passer sous la dénomination « libertés » . Soit. Alors , effectivement , le consommateur de substances ne nuit à personne , il n’est que, dans le pire des cas ( OD ) , « l’assassin » de lui même et çà ne regarde que lui , n’engage que lui. L’individu se veut ainsi libre de faire ce qu’il veut avec son corps , y compris au travers de l’agression chimique volontaire. Qui arrive et prétend donner la leçon en revendiquant l’interdiction est évidemment un « empêcheur d’être libre » . De quoi se mêlent ils , ces censeurs ... Est ce qu’on les a forcé à fumer où à boire ? qu’ils arretent de nous faire ch ... , nous l’avons tous entendu et oui , cet individualisme , ce cloisonnement individuel de la pensée fonctionne en tant que raisonnement avec une logique qui est difficile à entamer, car le raisonnement y est porté au nom de la liberté individuelle et cette liberté est tout de même une dimension chere à chacun , que l’on défend souvent bec et ongles . Soit.
2 ° ) L’individu , de prise en prise.
Le phénomène de la « prise de drogue » , lui est basé , quelque soit la dope sur deux étapes à peu pres génériques :
« la montée » , ce que le consommateur recherche, dans laquelle les effets « vendus » se manifestent, et
« la descente » , ce dont il se passerait volontier, parce qu’elle contient une « phase dépressive » parfois sourde ou discrète comme dans le cas du cannabis , mais qui, lorsque le consommateur devient un habitué, et bien, ... ne s’arrête jamais , ne le quitte plus , et motive une condition d’addiction , c’est à dire , ... légitime individuellement et même par extension , socialement , un quotidien ... de prise en prise.
Beaucoup de gens savent celà même si ils s’en défendent , mais encore une fois , le jugement n’est pas la motivation de ce discours . Non , le plus dur à accepter dans le rapport addictif , c’est le fait que la substance contient ses propres effets et conditionne le corps et l’esprit pour les rapeller ... à elle . C’est la perte d’objectivité que l’on constate , et qui suscite souvent de vives réactions et de grandes explications mettant en action toute une construction mentale visant à rassurer le consommateur sur une chose , sur le fait qu’il « contrôle » toujours la situation ... alors que le produit et non pas le consommateur , ... commande .... peu à peu l’addiction .
C’est pour cette raison précise que le jugement est inutile. C’est le principe de la drogue , on ne l’apellerait pas ainsi sans celà , on ne l’a pas appelée ainsi pour rien non plus , non ?
3 ° ) L’effet sur le groupe , par multiplication du phénomène.
Le groupe est aussi une entité vivante. On parle de societé dynamique , ou de societé déprimée , on donne des adjectifs pour qualifier un groupe , depuis longtemps . Chacun est ainsi capable de se concentrer un moment sur l’entité que forme notre superorganisme social. Soit , focalisons si vous le voulez bien.
Alors voilà , lorsqu’une societé est par exemple , en difficulté comme la notre en ce moment, le pays est dans une situation où ses forces vives sont sollicitées pour réagir , où l’on a besoin de cohésion entre les individus pour orienter la marche d’un groupe de manière significative , si nous sommes effectivement dans ce cas :
Alors , si un pourcentage non négligeable de ces forces vives alterne entre montée et descente , cultive une déprime individuelle, « une vision grise du monde » par les yeux de la dépression, du manque de confiance en soi ( coke , à la fin il en faut pour aller acheter le pain ...) , il devient alors tres difficile d’agir sur le superorganisme France ( nommons le par exemple ) afin de solliciter ses forces vives , car une partie de la population est cloisonnée dans une vision et parfois même des revendications comme celles de la légalisation. Comment saisir , et surtout agir , sur les courants de pensées collectifs , lorsque notre pensée est ainsi façonnée au nom de l’individu ? La prise de drogue nous montre ici quelque chose de tres important. Il y a des moments où un pays a besoin de tout ses bras , et de tout ses cerveaux pour effectuer des mouvements structurels et dans ces moments là , m’est avis que l’espoir et la motivation ne sont pas les compagnons de route « des substances » , et celà , tous les consommateurs le savent.
Autrement dit , l’on pense n’agir que sur nous même jusqu’au moment où l’on réalise que l’on ne peut plus répondre à l’appel du groupe car l’attitude de l’addiction , lorsque le groupe la juge ( et c’est là où c’est délicat ), est basée sur le cloisonnement , l’isolement social , en quelque sorte.
Exemple frappant d’un isolement provoqué sur un microcosme social : Le drogue comme une arme contre l’integration.
Le cannabis a longtemps servi aux gouvernements à diminuer la « tonicité sociale » des quartiers sensibles , empêchant réellement des tranches entieres ( d’age ) de population d’entrer dans celles de nos villes. La « cité » en tant qu’entité fermée sur elle même est déjà isolée socialement car géographiquement ( cause ) et l’on lutte depuis le haut contre la revendication d’intégration sociale ( désir , qu’il était si important de prendre en compte ) par la tolérance des trafics à l’interieur de la cité , et notament celui du cannabis ( quasiment tous les jeunes fument des joints - vécu - ), ainsi , la drogue devient l’arme qui tentera d’empecher la construction mentale de l’integration , notament ethnique , car ses effets certes individuels mais multipliés et tres généralisés à un groupe ( les quartiers ), n’ont fait ni plus ni moins qu’orienter ces communautés vers le développement d’un véritable monde parallèle que l’on ne comprend plus aujourd’hui. Les societés maghrébines , notament avaient une prédisposition culturelle à des aspects tres vivants de la solidarité sociale et notament familiale. Ces valeurs étaient de si bonnes choses , des choses que l’on aurait du aimer et prendre . Mais elles ont été tres séverement touchées par l’individualisation , à laquelle l’addiction à beaucoup plus participé qu’on ne veut bien l’admettre . Et d’années en années , la défonce tolérée par les autorités dans les cités, osons le dire , de manière consciente, entre autres facteurs, a terriblement individualisé la nouvelle culture urbaine que nous appréhendons aujourd’hui avec grande difficulté. Les gouvernements le savaient , ils n’ont rien , rien fait du tout , car ils pensaient éviter ... la violence , la réaction sociale à l’isolement provoqué , celui de vagues d’immigration dans des zones closes , des zones en béton . Triste réalité et terribles conséquences.
4°) C’est pour celà , que je vous invite , si vous m’avez suivi , à toujours considerer les deux aspects de vos revendications en terme de libertés individuelles , et notament à propos de la drogue , car l’extension au groupe de cetaine attitudes ont parfois des conséquences tres graves.
Aurons nous donc , le courage de poser votre regard sur la santé de nos groupes sociaux , et d’inscrire nos actes individuels dans une marche saine , puisque tout le monde semble désirer une societé exemplaire ? C’est à nous , à nous de voir.
Merci de votre lecture , GRL.
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