Il y a des articles particulièrement bien informé sur le Rojava :
Tout ce que l’on vous cache sur l’opération turque « Source de paix » .
( La communauté internationale unanime multiplie les condamnations de
l’offensive militaire au Rojava et assiste impuissante à la fuite de
dizaines de milliers de Kurdes, poursuivis par l’armée turque. Cependant
nul n’intervient, considérant qu’un massacre est peut-être la seule
issue possible pour rétablir la paix, compte tenu de la situation
inextricable créée par la France et des crimes contre l’humanité commis
par les combattants et les civils kurdes.
par Thierry Meyssan. )
Le Kurdistan, imaginé par le colonialisme français
Contrairement à une idée reçue, le Rojava n’est pas un État pour le
peuple kurde, mais un fantasme français de l’entre-deux guerres. Il
s’agissait de créer un État croupion avec des Kurdes équivalent au Grand
Israël qui était envisagé avec des Juifs. Cet objectif colonial a été
réactivé par les présidents Sarkozy, Hollande et Macron jusqu’au
nettoyage ethnique de la région destinée à l’accueillir.
par Thierry Meyssan.
Analyse de l’intervention turque au Nord Est de la Syrie
1 – Les Kurdes, soutenus et armés par les Américains, les Israéliens et les Européens, contrôlaient, jusqu’à ces derniers jours, 28 % du territoire national syrien et 15% de
sa population, pour l’essentiel à l’Est de l’Euphrate. Ils
représentaient, avec les SDF (Syrian Defense Forces), dont ils
constituaient le noyau dur, une épine dans le pied du gouvernement légal
syrien de Bachar el Assad. sans l’avoir jamais vraiment affronté.
Les Kurdes espéraient en effet pouvoir négocier, en position de
force, une très large autonomie sur des territoires qu’ils souhaitaient
le plus vaste possible. Certains luttaient pour l’autodétermination et
se prenaient même à rêver d’un état kurde soutenu par les Américains,
par Israël, et par l’Europe, contrôlant les gisements de pétrole à l’Est
de l’Euphrate et constituant une sorte d’obstacle à l’influence
iranienne dans la région et à sa pénétration en Syrie et au Liban.
2 – Les Syriens loyalistes contrôlent aujourd’hui 68% du pays et plus de 80% de sa population. Ils sont soutenus par la Russie, l’Iran et le Hezbollah, ainsi que par les milices populaires irakiennes Hachd al-Chaabi majoritairement
chiites. Ils reconquièrent peu à peu leur territoire et sont engagés
aujourd’hui face aux djihadistes et à l’ASL (armée syrienne libre),
soutenus par les turcs et les occidentaux, dans la région d’Idlib.
Pour que la reconquête de son territoire soit complète, le
gouvernement syrien aurait dû, tôt ou tard, régler le problème Kurde-SDF
à l’Est de l’Euphrate, soit par la négociation, soit par la force ce
qui aurait pu prolonger la guerre civile et causer toujours plus de
victimes et de destruction.