Vous mettez en évidence quelque chose qui n’a aucune signification : une coïncidence de chiffres construite a posteriori en sélectionnant les journaux nécessaires pour que les chiffres correspondent.
Ce choix de journaux ne correspond à rien : ce ne sont pas les quotidiens nationaux, sélectionner le magazine Marianne et pas le Nouvel Obs ou l’Express, ou Les Echos et pas l’Expansion, etc, n’est pas justifiable : ils vous permettent d’améliorer artificiellement votre indicateur, c’est tout, et vous avez sélectionné ce qui vous permet d’obtenir un indicateur le plus proche des résultats du premier tour.
La meilleure preuve que cela ne fonctionne pas est la comparaison avec les élections précédentes. Faites-le, publiez-le ici et vous constaterez avec nous que cet indicateur ne fonctionne que parce que vous l’avez construit pour cela et après coup.
Un indicateur n’est construit que quand il est publié à l’avance. De plus le taux de citation n’a rien à voir avec une prédiction comme celle des sondages. Vous utilisez l’outil de quantification des citations que vous avez mis au point pour des usages sans rapport avec la signification qu’il a. De ce fait, tout ce que vous en tirez (et pas seulement dans cet article) n’a guère de sens. Je n’ai d’ailleurs jamais lu de justification sur ce point essentiel de votre part.
Cette fascination pour les chiffres vous fait dire un peu n’importe quoi. Comparer des sondages qui sont fabriqués avant le vote avec de tels indicateurs artificiels fabriqués après et qui n’ont rien à voir avec une prédiction n’a aucun sens.
Cela s’appelle un manque de déontologie, une méthode de recherche sans fiabilité aucune, et en tant que matheux je suis bien placé pour savoir à quel point ce genre d’indicateur peut mentir.
Je serais plus intéressé par les résultats des personnes qui se sont ridiculisées par leurs indicateurs (l’économique des Echos, le ludique d’E.Servan-Schreiber ici, les parieurs brittaniques, les chercheurs canadiens...) et toutes les autres désinformations courantes que l’on peut examiner avec la cruauté nécessaire maintenant, autant que les sondeurs.
De même le classement des sondeurs n’a pas grand sens : il est essentiellement la conséquence du fait qu’il ont tous plus ou moins surestimé Le Pen et qu’ils redressent au pifomètre, le résultat du classement est donc surtout dû au hasard et très peu à leurs qualités scientifiques (à la rigueur, on pourrait dire que la nouvelle méthode de CSA pour le vote Le Pen a fait la preuve, pour ceux qui en doutaient, de son inefficacité).
Pourquoi vos remarques sur la presse n’ont-elles aucun sens, et celles sr l’intuition encore moins ? Tout simplement parce que la presse favorise son bipartisme à TOUTES les élections, et que vous retrouveriez ce favoritisme pour les candidats PS-RPR/UMP dans le passé à toutes les élections, y compris en 2002 quand ils s’écroulent, cette faible mention du FN ou des antilibéraux dans ces journaux par rapport à leurs scores en 2002, etc. De toute façon, ils favorisent les choix de leurs actionnaires et de leur ligne éditoriale, que les deux gros soient à un très fort niveau comme en 2007 ou non comme en 2002. Cela n’a rien à voir avec l’intuition et tout avec d’autres raisons. Vous pouvez vérifier la pertinence de l’outil en prenant les mêmes journaux en 2002, en 1995, en 1988 et en publiant les résultats ici. Nous attendons.
Rien de tout ce qui est dit là n’est scientifiquement justifiable.