La plume, comme une épée, pour combattre l’animal humain, générateur de souffrance chez les autres humains. Celui-là qui affame... cet autre qui opprime... ou bien qui assassine. Le Poète est comme le Prophète. Il n’a nul endroit où reposer sa tête. Tant d’injustices, tant de souffrances, tant de douleur dans ce monde cruel où règnent une poignées de satrapes qui n’en ont rien à foutre du malheur des autres. Ceux-là, le Poète les méprise complètement. A peine leur reconnait-il le droit d’exister. Être Poète c’est être en guerre permanente contre ces puissants sans honneur, sans valeurs qui s’arrogent le droit de semer autant de cadavres que bon leur semble. N’avoir d’autres armes que des mots contre eux. Mais posséder le droit de pouvoir les haïr pour ce qu’ils sont. Pour ce qu’ils font. Pour leur refus de laisser vivre en paix l’Humanité. Être Poète c’est être Libre de les juger et de les condamner. Nulle pitié. Nul pardon. Je ne leur accorde rien du tout. Car je ne suis pas venu au monde pour les supporter. Je ne les ai pas élus. Alors de quel droit peuvent-ils m’imposer leurs lois iniques ? Être Poète, c’est transgresser l’illégalité du légal imposé. Qui mieux que moi peut savoir ce qui est bon pour moi ?