La TVA sociale est annoncée par le gouvernement comme un moyen de lutter contre les délocalisations. S’il est vrai que cela va dans le bon sens, on reste trés loin des mesures nécessaires. Encore une fois, les politiques n’ont pas compris le fond du problème et mettent tout dans le même sac.
L’augmentation de la TVA à prélèvement constant au niveau national passe par une réduction des charges patronales. En conséquence, les entreprises françaises qui exportent hors taxes seront un petit peu moins chères qu’avant puisque elles pourront diminuer leur coût à l’exportation de la réduction des charges patronales et leur prix de vente d’autant tout en conservant la même marge.
Il faut cependant se rappeler que les exportations françaises hors Union Européenne et Amérique du Nord sont trés faibles, seulement 4% de notre PIB en 2004. L’avantage est donc trés limité. Dans ce volume d’exportation on ne compte pas les productions françaises délocalisées. Il reste évident qu’une entreprise s’installant au Congo aura toujours des coûts 20 fois inférieurs quelque soit le minuscule ajustement de TVA que peut faire Fillon. Cette TVA ne résoud en rien le problème des délocalisations.
Le véritable problème industriel français sont les importations de produits fabriqués dans les pays pauvres par des entreprises, qu’elles soient « françaises » ou non. Contre ce fléau la TVA sociale n’apporte aucune solution. La seule solution est d’opposer au mercantilisme international une volonté politique nette de préserver l’industrie française et européenne. Tout produit importé doit être taxé suffisamment pour ramener son prix à un équivalent national. Prenons l’exemple d’une basket chinoise qui arrive à 5 euros au Havre. Une française coûte 25 euros. La taxe devrait être de 400% pour ramener la basket chinoise à 25 euros et pas de quelques pourcents.
En contrepartie, si les entreprises françaises ont du mal à exporter, peu importe. Elles peuvent aller embaucher des esclaves au Congo ou en Bulgarie pour se battre avec les chinois sur le marché du BengLaDesh. Il est nécessaire de faire la différence entre le commerce entre pays développés et celui entre pays sous-développés (Europe de l’Est comprise). Les échanges libres entre les deux conduisent à une catastrophe.
Là-dessus, la politique économique du gouvernement est incohérente. Cet ajustement de TVA a cependant l’avantage d’équilibrer nos conditions d’échanges avec le reste de l’Europe soit 15% de notre PIB. Elle n’apporte pas de réponse aux délocalisations.