@tous
En clair, la dette publique se perd, (mais donc pas pour tout le monde),
dans les sables mouvants du secteur privé, mais qui n’est pas non plus exempt
de dettes, bien au contraire : dans le privé le taux d’endettement en
limite de viabilité d’une entreprise est d’environ 60% de ses capitaux propres.
L’Etat français en est presque au double, rapport à son PIB.
Il faut donc considérer le problème de la dette globalement, et non pas
seulement celui de la dette publique, qui va de toute façon se retrouver dans
le secteur privé, comme on le voit dans les posts ci-dessus.
Dans une économie « moderne », c’est-à-dire où le secteur
tertiaire, celui des services, est largement dominant, comme c’est le cas en France,
dans la mesure où ce secteur est lui-même en équilibre, entre tous les
intervenants échangeant des services, il n’y a donc plus de réelle marge pour
financer les productions industrielles, dans la mesure où elles sont de plus en
plus robotisées-automatisées : les travailleurs de l’industrie, même s’ils
ont aussi besoin de services, sont dans un rapport d’échange inégal,
minoritaire, avec le secteur des services, globalement, et il faut donc
nécessairement une masse monétaire excédentaire pour compenser et rendre
comptablement l’industrie « rentable » pour les investisseurs, alors
que sur le seul travail humain directement productif elle a déjà depuis longtemps
cessé de l’être.
Le « profit », à l’ère de l’économise tertiarisée, n’est plus qu’une
fraction « capitalisée » de la dette, « capitalisée » au
profit des « investisseurs » qui ne sont plus, en réalité et dans la
plupart des cas, que des spéculateurs dont la « richesse » ne dépend
plus, précisément, que de la dette, tant publique que privée.
La dette n’est plus seulement un produit financier comme un autre, mais
elle est carrément le produit de base qui tient le système debout depuis la
crise de 2007-2008 et l’extension planétaire du Quantitative Easing.
Luniterre