@ auteur et commentateurs
Je trouve le papier intéressant car il montre bien l’importance de plus en plus grande que prennent les medias dans la vie politique, non pas comme source d’information, mais presque comme source de desinformation. Et oui, parce que nous sommes dans une société de l’image et du paraître...
Sur le fond, je suis désolé de devoir dire que je ne considère pas le limogeage du redacteur de Match comme une avancée démocratique, et que je considère pas l’arrivée à l’Elysée et Matignon de deux journalistes de la presse « conservatrice » comme un gage de bonne santé « audiovisuelle » de notre pays.
De plus, je considère que la nommination à TF1 de Laurent Solly, ancien directeur adjoint de campagne de NS, est plus que suspecte ! Je ne suis pas le seul. Les syndicats de journalistes et RSF avaient aussi protesté ! J’ajoute également que la juge anticorruption Eva Joly, pourtant discrète, avait tenu une conférence de presse sur ce sujet, sur laquelle les journaux « de droite », et la télé, étaient curieusement restés fort discrets. Elle disait, je cite : « La démocratie ce n’est pas invoquer Jaurès ou Blum, la démocratie c’est des institutions qui fonctionnent et c’est la confiance dans les institutions ». Elle a parlé d’un « mélange des genres » d’autant que la nomination de M. Solly a « été annoncée par l’Elysée », en « violation d’une règle fondamentale en démocratie ». Elle souligne que TF1 « qui a jusqu’à 50% de parts de marché en France », est « vraiment une machine de guerre pour la propagande »... Sans commentaires de la part de quelqu’un qu connait le milieu politico financier ! Ah si, un dernier commentaire, toujorus de E. Joly « Cela me paraît des conditions assez berlusconiennes et je souhaite mieux pour mon pays ». Fermez le ban !
Si certains ici ne croient pas aux pressions des proches du président sur la presse, je vous rappelle que pour bien se faire voir du cabinet de l’ancien candidat NS et actuel président, le PDG de radio france n’avaient pas hésité à déplacer une des rares emissions « contestataires » de la tranche de forte audience qu’elle occupait vers un « placard » en terme d’audience (il s’agit de l’emission de Mermet !). Que les mêmes sceptiques se rappellent que les journalistes du Journal du Dimanche ont été censurés par leur redac chef. L’article pret à publier avait été retiré de la maquette du journal, suite à des coups de fils pressants de membres du cabinet Sarkosy, pour « recommander » de ne pas publier ce reportage sur l’abstention de Cecilia lors du second tour de l’élection présidentielle. Tout cela sont des faits, pas des racontars !
Certains objectent que la gauche avait fait de même. C’est en grande partie faux. Si l’on excepte l’arrivée au pouvoir de Mitterand, où un certain nombre de beni oui oui de la télé ont été effectivement « remercié », aucun ensemble de pressions équivalentes à celles que nous connaissons aujourd’hui n’a été exercé sur la presse magazine et papier. Tout simplement parce que celle ci est contrôlée depuis longtemps par des financiers qui sont plus proches des politiques de droite que de ceux de gauche.
Rappelons que le ministère de l’information n’a pas été non plus une invention de la gauche, que la bande FM a été libéralisée par le même gouvernement Mitterand que d’aucuns critiquent ici, et que ce même gvt a été à l’origine de la création de la haute autorité de l’audiovisuel, certes critiquable dans son fontionnement, mais dont la mise en place repose sur des « bons principes »...
Rappelons enfin que c’est l’abracadabrantesque Chichi qui a poussé à la privatisation de TF1, pas la gauche ! Et que dans les acheteurs immédiatement intéressés on trouvait la Fininvest de Silvio Berlusconi, Hersant, le groupe Bouygues, Maxwell, et Hachette (groupe Lagardère, et oui, déjà !). Tous de très dangereux gauchistes !
Dernier point. La suppression de l’emission « arrêt sur image » est très inquiétante. Pourquoi ? Parcequ’il ne s’agit pas d’une « emission de gauche » faite par des 68ards attardés, et dont l’interruption aurait été facilement comprise. Non, c’est plus grave à mon avis. C’est parce qu’il s’agit d’une des rares émissions qui donnent à réfléchir au bon peuple. Certains ont du penser que c’était trop risqué : pour parodier Goebels « on ne discute pas avec le peuple, on l’endort ! ».
Alors Mr et Me les tenants du « je-ne-vois-pas-de-problèmes-dans-les-médias », apprenez votre histoire récente, et aiguisez votre sens critique. Il est vrai qu’à force de regarder TF1...