@ Philippe Vassé
Après la mise au jour des dessous de certaines transactions qu’a couvertes la société Elf, les électeurs français se doutent bien que si nous avons pu vendre des frégates au régime de Taïwan, c’est aussi parce qu’il a bien fallu verser des dessous de table. Les mœurs des pays auxquels nous avions à faire étant ce qu’elles étaient, tout laisse à penser que le Président Mitterrand en avait pris acte.
Ce que je ne comprends pas, c’est le soupçon que vous faites peser sur les hommes politiques de droite, alors qu’à ce que je sache, ils n’étaient pas en charge des affaires entre 1991 et 1993.
Dans votre article du 1er août, vous faites, en effet, un amalgame entre l’affaire Clearstream et l’affaire des frégates, tout en citant M. de Villepin « accablé par des ennuis judiciaires ». Dans votre article du 6 juillet, vous écrivez : « Sans déborder d’originalité, on pourrait penser que le scandale serait retentissant, surtout s’il touchait des personnalités de tous bords politiques... Et que le gouvernement en place serait bien « ennuyé » sur le plan international, mais aussi intérieur. » Puis vous rapportez les propos d’une personnalité bien informée dont, d’ailleurs, vous ne nous donnez pas le nom, lequel vous aurait déclaré : « Le jour où Taïwan parlera, Paris tremblera »
Il y a là beaucoup de suppositions de votre part et je suis étonné que le comité de rédaction d’Agoravox les ait publiées ainsi sans faire de réserves.
Quant au maintien du secret -défense que vous reprochez au gouvernement actuel, comme si cela était un délit, il faut que vous sachiez qu’il n’est pas dans les habitudes de notre pays de se substituer à la justice d’un pays avec lequel nous entretenons des rapports d’amitié, ni de jeter en pâture ce qu’on pourrait éventuellement reprocher à un gouvernement précédent.
E. Mourey