Bonjour Rage,
Votre article est très pertinent, du moins, pour ceux qui savent lire et font encore quelques efforts de compréhension.
Ayant travaillé dans la fonction publique d’état, dans des entreprises publiques de droit privé, dans des entreprises privées, je vais tenter de commenter votre article en apportant, je l’espère quelques pistes de réflexion.
Nous avons tous regardé en ce sens, pour casser l’avantage du voisin, mais pour quels résultats, pour quels changements de fond ?
Si je puis me permettre, j’interprète cela depuis la dérive d’une société basée sur l’individualisme vers une société basée sur l’égoïsme voir l’égocentrisme. Il est évident que par cette tendance, c’est le socle même de ce que nous appelons société qui n’a plus lieu d’être.
Pour ce qui me concerne, je n’ai rien contre l’individualisme dans son approche réelle ; chaque individu étant reconnu par d’autres au titre de ses compétences particulières. Je le dissocie de l’égoisme dans lequel chaque individu se reconnait des compétences particulières.
En effet, qu’on ne s’y trompe pas, la France n’est pas aussi embourbée qu’il n’y paraît, mais les gouvernements successifs s’attèlent méthodiquement à faire en sorte de renverser toutes les mécaniques de redistribution, à modifier toutes les règles du jeu et finalement à sceller une société inégale à la racine du fronton de nos mairies.
Cela date en effet. En mettant dans des situations ubuesques les structures que nous voulons voir disparaître, il suffit de laisser le temps faire son œuvre. Que cela concerne tous les points dits sociaux, c’est toujours la même stratégie ; mais les français sont des veaux, et cela marche à tous les coups !
Sur le fond, évidemment, rien ne change et c’est même de pire en pire.
Il leur a fallu patienter quelques années avant d’arriver à la situation où beaucoup de français, sans connaître le moindre rouage des infrastructures tant décriées, admettent qu’il faille les déstructurer, chemin menant à leur destruction.
restaurer une société féodale où la majeure parti des citoyens travaillera pour que d’autres puissent jouir de privilèges.
C’est, à mon sens, une approche très controversée de la République ; combat incessant entre la vision platonicienne et la vision aristotélicienne. Nous constatons que la vision d’Aristote, bien exposée dans Politicae (La Politique), a pris forme dans nos institutions : « (...) confier les grandes places (à des gens qui n’ont ni fortune, ni considération, ndla), n’est point sûr, à cause de leur corruption et de leur ignorance, qui leur feraient commettre de grandes injustices ou de lourdes fautes. D’un autre côté, les priver de toute participation serait dangereux, car où se trouvent beaucoup de pauvres et de gens exclus, on rencontre nécessairement autant d’ennemis de l’Etat. Il reste donc qu’ils soient admis à délibérer et à juger. » ; en résumé, de l’oligarchie (dégénérescence de l’aristocratie), Aristote garde l’idée que ce sont les riches qui, seuls, sont habilités à commander ; de la démocratie (dégénérescence de la république), l’idée que l’on doit faire semblant de faire appel au peuple pour que celui-ci ne se révolte pas, ainsi définit-il ce que doit être la République.
Car n’en doutons pas, sur le terrain, nous voyons parfaitement les difficultés de la fonction publique, à tous les niveaux, et surtout à son sommet : (...)
A mon humble avis, c’est là où vous mettez l’accent sur la vision restrictive de bien des français ; ne voyant que la face visible de l’iceberg. Or, la réforme proposée va exactement dans le sens des salariés du privé aigris qui voient leurs homologues du public faire les frais d’une incapacité réelle des hauts fonctionnaires à bien organiser et structurer la fonction publique ; ce qui impliquerait de fait la suppression des cooptations dans les structures d’incompétents notoires pour services rendus (je schématise).
Quant à la promotion au mérite, votre propos est assez juste ; même dans le privé, la promotion n’est pas faite au mérite (au sens de l’efficience) ; sauf si ce terme se rapproche plus du léchage de botte ou du béni oui-ouisme.
Les Français ne voient pas aujourd’hui qu’ils sont en train de déconstruire les forces de leur système sans pour autant s’attaquer aux problèmes structurels qui minent la croissance.
Les français ne voient même pas qu’après les suppressions de postes d’opérationnels, les services baisseront en qualité et quantité et que, in fine, le coût unitaire du service n’aura aucunement baissé ; la structure et l’organisation actuelle, complètement sclérosée par les intérêts individuels des politiques, sera toujours maintenue ; nous risquons même de voir le coût associé au copinage grimper au regard de son effet d’aujourd’hui. Ainsi, nos gouvernants pourront nous resservir cette soupe fade de la suppression d’opérationnels privilégiés afin de mieux entretenir les privilèges bien plus criants des serviteurs bénis oui-ouistes.
Notre président, il faut l’admettre, possède une grande force de conviction qu’il applique avec efficacité dans ces interventions. La plus grande problématique étant qu’il met cette force de conviction dans ses discours sur des sujets, hélas, qu’il ne connaît pas ; mais comme beaucoup de français sont comme lui sur les mêmes sujets, seule sa force de conviction leur permet de se faire une idée.
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