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ddacoudre ddacoudre 17 octobre 2007 22:02

bonjour rupert.

je t’apporte si tu le permet la contre verse.

Bonjour rupert.

Il n’y a pas de doute que dans la vie il vaut mieux prendre du plaisir à ce que l’on fait.

Mais c’est un peu plus compliqué car l’on a un système inné qui nous pousse à ne pas se satisfaire indéfiniment de ce que l’on fait ou de ce que l’on a, phénomène de la désirabilité sur lequel s’appuie largement les théories de marketing.

La contrainte volontaire que représente le travail depuis la sédentarisation de l’humain après bien des phases peu glorieuses est devenue une activité d’apprentissage revêtant deux aspects. 1° celui d’obligation de produire pour chacun le nécessaire pour vivre, se nourrir, se vêtir, se s’abriter (naturellement cela varie suivant les régions du monde).

2° l’industrialisation avec ses entreprises productrice de biens de confort et de bien être est devenue une source d’enrichissement au delà de la production d’utilité, même si cette notion est discutable et difficilement cernable. La notion négative d’enrichissement qui lui est attaché ajouté à celle de recherche permanente de compétitivité stressante dans un marché de l’emploi qui génère la crainte. Il faut avoir le moral pour y trouver de la motivation.

Et même chaque salarié aurait-il le moral d’acier que cela ne changerait rien sur le fond. Ce n’est pas avec le moral que l’on fait un échange mais avec la monnaie qui circule et qui se crée par l’endettement.

Le moral je te l’accorde mais du beurre dans les épinards, ou pour le dire autrement rend les personnes moins malades et plus productives, plus dépensières sous réservent qu’elles suscitent de la création de monnaie.

Mais tu as bien développé ce phénomène issu de l’entrée dans la rationalisation. Cette transformation se retrouve dans l’exercice du pouvoir, où toute organisation possède un système d’autorité au travers duquel circulent les objectifs et les consignes parce qu’il est convenu d’appeler l’encadrement.

La forme de l’entreprise avec un dirigeant monarchique, ou conduite comme un régiment, a laissé la place à un tout, formé de sous-ensembles, dans lequel la classe dirigeante n’est pas seulement celle qui détient l’autorité, mais celle qui gère d’abord l’investissement.

La fonction des dirigeants est moins d’assurer l’autorité que de veiller à ce que les sous-ensembles relativement autonomes s’adaptent aux changements qui rentabilisent l’investissement. Ainsi, la classe dirigeante n’est plus celle qui agit directement sur la fabrication des produits et services et qui commande à l’encadrement.

Elle agit hors de la structure de production ; elle agit sur le marché ; et les rapports de travail sont commandés par le prélèvement du profit marchand. Elle gère les forces d’auto transformation de la société qui conduisent à une accumulation d’activités professionnelles en fonction des intérêts de ses propres investissements.

L’autorité, elle, est confiée à des managers la plupart du temps intéressés aux investissements, chargés moins de diriger comme des monarques que de diffuser une politique d’organisation, de gestion, d’exercer une influence participative sur les partenaires sociaux : développer un esprit d’entreprise.

Seules les entreprises de haute technologie échappent à cette gestion économique, car pour elle c’est la gestion technique qui gouverne et qui s’exerce directement sur la fabrication du produit ou du service de haute technologie. Et dans le déroulement de l’efficience de cette évolution nous en sommes arriver à rebondir sur une stupidité doctrinaire du premier ministre.

L’Etat n’est pas une entreprise, on ne compare pas une organisation totalitaire avec celle d’un Etat démocratique, à moins que l’on ne désire qu’il le devienne.

L’Entreprise est un moyen, la vie est la finalité.

L’Entreprise est le produit d’une vie communautaire due à l’évolution de la solidarité organique plus ou moins bien « individuée », qui est capable de se définir des droits et besoins sociaux qui reflètent les exigences de la vie des individus comme finalité. Une finalité qui ne peut être atteinte que collectivement par des projets politiques.

Nous sommes donc en permanence dans la nécessité de transgresser les règles qui conduisent à une « liberté arbitraire », tout comme celles qui conduisent à une communauté univoque.

Or le rationalisme, issu de la performance « scientifique », mis au service de l’efficacité de la production qui a investi tous les domaines de la vie, ne peut pas conduire à cela, puisqu’il est arbitrairement normatif et ne laisse aucune marge de transgression. Il l’est à tel point que tous les désirs de droits sociaux doivent recevoir l’aval de la rationalité normative dans des domaines où, d’une utilité indicative, elle devient arbitraire (tel les débats actuels ou passés autour de la sécurité sociale ou des retraites ou encore les 3% de déficit budgétaire imposés par les critères de Maastricht).

L’on assiste, de fait, à des boucles de rétroaction de l’instance de socialisation secondaire qu’est l’Entreprise, vers l’instance primaire qu’est la famille.

Ceci parce que l’absence ou l’insuffisance de socialisation par la famille ne permet pas d’intégrer la socialisation par l’école. Par voie de conséquence l’intégration sociale dans l’entreprise et le monde du travail, est compromise. De telle manière que des valeurs humaines (même imparfaites) issues de la socialisation organique dont nous avons conscience et qui devraient conduire à une « intériorisation » des ensembles complexes que représentent nos relations, s’inhumanisent au contact d’une rationalité productive dans une recherche d’autonomie périmée, à tendance régressive, qui nous empêche de faire face au défi qui est : comment organiser la liberté des personnes au sein des nécessités collectives ?

Cela pour qu’elles ne deviennent pas des esclaves heureux, efficaces, mais stupides au point d’organiser leur déclin.

Cordialement.


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