Article intéressant et posant de bonnes questions. Par contre il reste enfermé dans une vision uniquement productiviste de l’activité humaine. Nous n’en sortirons pas si nous n’élargissons pas la question au sens même de l’activié humaine. Ce travail a été fait par Hannah Arendt dès 1958 (!) avec The Human Condition (traduit en 1961 par le titre plus réducteur La conditionde l’homme moderne). Sa distinction entre travail, oeuvre et action est très éclairante encore aujourd’hui. Ce dont vous vous plaignez c’est de ne pas trouver dans le travail la dimension de l’oeuvre (la durabilité que vous appelez moyen terme) et même de l’action (agir avec les autres). Le travail est souvent ramené, même pour des cadres, à la dimension « labor » c’est à dire labeur pour la survie dans une société cadenassée par le tout consommation.
Quant à la notion de faillite ou de dette ce n’est pas une approche ou une catégorie appropriée pour un pays. Elle dénote une confusion entre le management d’une entreprise (dont la raison d’être est de coordonner la production, c’est à dire le labeur et l’oeuvre) et le gouvernement d’un pays (dont la raison d’être est de coordonner l’agir ensemble).
Un premier rendez-vous permettant de s’interroger sur le sens de l’activité humaine a été raté lors de la loi des 35h.
Il serait dommage qu’un second le soit aussi aujourd’hui, en particulier à l’occasion du débat (?) sur les retraites.