Bizarre quand même que le mec qui a écrit une chanson dansante sur le cancer hérite de commentaires qui ne soient que laudatifs pour la plupart. Il rigolait, on le pleure. En tout cas, ça vérifie l’adage comme quoi, en France, on est un véritable artiste une fois mort seulement. Ceux qui dissocient musique et message sont ceux qui se sont laissés embarquer vers la musique SANS message. Désolé, mais dans mon biberon y’avait dû y’avoir du Pete Seeger. Et plus tard du Dylan. A ma connaissance, Les Mitsouko n’ont jamais chanté une seule fois sur scène Masters Of War. Il n’y a que le Petit train chez eux comme engagement (fort relatif, le texte est un peu alambiqué)). La musique roborative, ça va un temps. On peut aussi écouter des chansons, et non seulement les entendre. On va encore me dire que je suis pas drôle. Certes, mais entre Carlos et Omar and The Howlers, qui ont à peu près le même tour de taille, je prends le second. En chanson française, aujourd’hui, on a un résumé du monde contemporain : des petites voix (Delerm) qui nous parlent d’eux avant tout, mais pas de grosses voix pour emmener une jeunesse vers un monde meilleur. La StarAc comme engagement politique, ça fait un peu léger... Quand Pierre Perret entame une Lily, pas un dans la salle qui ne sache ce que ça signifie. On n’a pas entendu de Lily ces derniers temps, et pourtant dieu sait si les tentes poussent au milieu des rues en ce moment. Kamini est à ce jour l’auteur du meilleur texte récent sur le sujet, mais les gens n’on pas vu sa portée y semble, un peu à la Perret des débuts. Hortefeu, en chanson, voilà qui serait efficace. On cherche toujours à l’entendre... Allez, on remet un petit coup de Marcia Baïla, une chanson pour refaire repartir une piste de danse. Mais dont personne ne connaît les paroles par cœur. Symptomatique. Les chansons, c’est simple, elles n’ont plus de paroles...Chanteur engagé, on ne met plus les deux vocables ensemble. Ils ne cherchent qu’un engagement auprès d’un tourneur ou d’un producteur. Sale temps pour les chansons à texte...
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