Bravo pour votre article clair et didactif. Cela devrait j’espère éclairer pas mal de monde.
Vous avez raison de souligner que la spéculation ne conduit qu’a un transfert de richesse avec des gagnants et des perdants. Je connais ainsi des gens qui s’en sont mis plein les poches en 2000 pendant que d’autres perdaient de grosses sommes.
Il manque deux choses à mes yeux la première c’est « la loi du dernier imbécile » qui peut s’exprimer ainsi : « Tu sais que tu es le roi des imbéciles d’acheter cette action et qu’elle est surévaluée dix fois. Mais tu sais aussi que tu va trouver quelqu’un d’encore plus imbécile qui va te la racheter plus cher. Au final ce qui compte c’est de ne pas être le dernier imbécile ». Cette loi résume bien le jeu de la spéculation. En 2000 tout ceux qui voulaient savoir savaient que la plupart des start-ups ne valaient pas un clou. A l’époque j’étais stagiaire dans une de ces start-up (non cotée en bourse) et mon boss (qui était actionnaire) avait acheté plein de « puts warrants » (spéculation à la baisse avec effet de levier). Il s’est goinfré ! ! !
Car c’est aussi à ce moment que divers banquiers peu scrupuleux ont tentés d’initier des gens qui ne connaissaient rien à la bourse ni aux affaires. Il fallait acheter des actions pour être riche. Ou autrement dit, il fallait « un stock d’imbécile pour liquider la bulle ». Le grand père de JFK avait vendu ses actions en 29 quand son chauffeur de taxi lui avait demandé des conseils d’investissement. La encore, le pack de derniers imbéciles était en place.
Le moteur du jeu de la spéculation est donc bien l’asymétrie d’information. De même pour l’immobillier, beaucoup de gros acteurs qui possédaient des immeubles entiers les ont revendus à des spécialistes de la vente à la découpe. Ce mouvement est continu depuis 2004. Au final un particulier les a acheté a ce spécialiste et le cycle se termine. Même si il y a encore des affaires à réaliser ca et la dans l’immobilier à condition d’être patient.
Au jeu de la spéculation c’est quasiment toujours le moins bien informé qui perd.
Mais il ne faut pas y voir que du négatif :
- La bulle high tech de l’an 2000 a permis de financer de nombreuses technologies qui sont aujourd’hui source de richesses pour nos pays.
- La bulle immobiliére a permis la mise en chantier de nombreux logements et la rénovation de nombreux autres.
Lorsque l’on considére ces deux résultats, on peut se dire effectivement que la spéculation s’apparente à un impot sur le jeu. Mais que tout le monde finit souvent par en bénéficier de façon indirecte.
Comme disent les américains pour faire avancer la société il faut souvent séparer les imbéciles de leur argent.
Mais bien sur lorsque l’abscés crevé crée une crise bancaire comme en 1929 tout le monde perd !