Le problème, Sylvain, c’est que c’est l’étiquette UDF qui a empêché Bayrou de gagner car l’UDF a une image extrêmement détériorée dans l’opinion : parti rance de la France croupie, quoique nous, adhérents de longue date, en ayons pensé. La structure du vote Bayrou est sans appel : ce qui a retenu une partie de son électorat naturel de voter pour lui, c’est la hantise du retour du « fantôme » UDF. Cette réalité-là emporte toutes les autres.
Quant au score des légisatives, il s’explique par trois raisons : l’inexpérience de nombreux candidats (mais pour beaucoup, cette première chance peut devenir un tremplin), le choix de certaines investitures (écarter un emblème comme Quitterie Delmas a été une lourde erreur qui semblait justitier les craintes d’un double langage de Bayrou, mais heureusement, les choses s’améliorent de ce côté-là), le mode de scrutin.
Les élections partielles de l’automne ont confirmé que le MoDem, hors de tout enjeu national, trouvait une implantation réelle et solide.
Je ne regrette pas mes 26 années de militantisme dans l’UDF, mais je suis heureux de ma nouvelle famille politique, qui s’ancre mieux dans l’époque nouvelle, tout en prolongeant l’esprit pour lequel j’ai milité, qui n’était pas celui de l’UDF tout entière.
Quant à s’enfermer dans l’alliance à droite, ce n’est pas à un barriste comme toi que je rappellerai que Barre lui-même a tout fait pour que Collomb lui succède à Lyon.