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IFZen 11 janvier 2008 11:58

Petite tranche d’intimité authentique.

je suis l’heureux père d’un garçon de 7 ans qui vit avec sa mère en Irlande. Vive l’Europe !

Je suis l’heureux concubin d’une femme extraordinaire elle même heureuse mère d’une fille de 7 ans pour laquelle son père ne daigne pas verser la moindre pension, passons.

Pour ma part la pension alimentaire de mon fils et les frais liés à mon droit de visite (une fois par mois) ampute mon salaire de 700€ par mois.

Je suis cadre dans une grosse boîte à 2400€ par mois (j’encadre 5 personnes et je fonctionne sur un budget de 300 000€ par an). Mon amie elle touche entre 1300 et 1500€ par mois selon son activité.

Nous vivons à Paris dans un trois pièces qui nous bouffe 1250€ par mois. Acheter reste de l’ordre de la fiction (nous y voilà) puisque nous n’avons pas d’apports ni l’un ni l’autre. Il se trouve que nous sommes tous les deux parisiens, nés à Paris, amoureux de Paris, avec nos relations sur Paris et sans envie de quitter Paris.

Au final, une fois toutes les factures payées, la bouffe et les impôts et bien il nous reste : rien. On ne sort pas, ni au cinéma, ni en boîte, ni même dans les bars. On part tout de même en vacances deux fois par an avec les mômes (un luxe) et pour l’habillage, personnellement je surfe péniblement pour arriver au boulot sans trou visible.

Je ne dis pas que c’est dégueulasse de payer tant d’impôts, que la vie est trop chère et que c’est déguelasse que les petits bourgeois comme nous ne puisse pas jouir de la vie. Loin de moi ces inepties. D’ailleurs je me considère personnellement comme heureux et moi et les miens nous sommes bien portants. Alors quoi ?

Et ben c’est tout de même étonnant que malgrès nos situations nous soyons si limités dans notre mobilité sociale. Et je me pose des questions : comment font tous mes amis qui sont loin d’avoir ma situation, qui a 40 ans se retrouvent sans domicile et sans travail ? Quelle vie se propose aujourd’hui à ceux qui ne veulent pas participer au grand jeu permanent du millionnaire ? Quel est l’avenir d’une société qui ne veux même plus sacrifier un peu de son équilibre économique à la subvention d’artistes intermittents ? Pourquoi garder aux frontons de nos écoles le mot ’fraternité’ (cela prends de la place et cela dois bien couter des frais de nettoyage) ? Quel mot utilisaient-on avant pour ’gérer ma vie’, ’calculer mon budget’ ?

Enfin bon, comme aime à le dire mon ami Raoul : "je dis ça et en même temps, j’dis rien".

 

 


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