Cette Simone Weil est magnifique. La lire m’a emplie d’émotion profonde et de réflexion spirituelle sur le sens de la vie, de notre destin, de notre engagement, de notre responsabilité vis à vis de l’autre, de la souffrance des autres. Elle est à la fois humaine et concrète et son inspiration tient du surnaturel. Elle avait une foi profonde, authentique et elle était en souffrance. Elle s’est donnée aux autres, à ceux qui n’ont pas la culture ou la capacité de s’exprimer, elle a mis en conformité ses actes et sa philosophie de la vie, par cette immersion dans la vie ouvrière et par son activité de résistante. Par solidarité avec les français souffrant de la faim pendant la guerre, elle ne s’alimentait plus non plus à Londres d’où elle écrivait. Elle y a laissé sa santé. Il y a quelque chose du martyr chrétien et de mystique en elle.
Elle mériterait d’être plus connue. Lire l’Enracinement, écrit à Londres en 1942, son dernier ouvrage inachevé, livre merceilleux où elle évoque les besoins de l’âme, l’importance des racines, de la culture et de la tradition où elle supplante à la déclaration des droits de l’homme celle des devoirs envers l’être humain (version téléchargeable http://dx.doi.org/doi:10.1522/cla.wes.enr)