Resalut, Masu…
Pour l’essentiel, je suis d’accord avec ton post. C’est de la bonne critique. Mais de la critique. Et, elle est nécessaire, car l’histoire du capitalisme montre que la critique le fait bouger, évoluer. Récupération disent les déplorateurs. Malheureusement, les critiques, qui sont nombreuses, sont souvent incompatibles entre elles. On peut lire à ce propos « le nouvel esprit du capitalisme « de Bolstanski.
D’abord, un coup de balai : ce que peut dire un homme politique, soumis à la nécessité d’être élu, ne m’intéresse que de loin. Je n’ai pas besoin d’être populaire, y compris ici sur agora, aussi j’ai ma complète liberté de parole.
Depuis la chute du mur, que je ne regrette pas, l’économie de marché, fusse du bout des lèvres, est à peu près accepté, sauf par quelques nostalgiques. Le socialisme a-t-il été refondé ? J’ai beaucoup lu, de Badiou à la littérature d’Attac, en passant par les ténors de mon parti : des critiques, souvent justes. Badiou nous ramène au communisme originel avec le dépérissement de l’État en ligne de mire. À Attac, si tu en trouves deux d’accord, c’est qu’il est question de la maison écolo en paille. Mais, au fond, c’est à l’État que l’on demande de régler les problèmes. Un État qui ne peut que rendre que ce qu’il a pris, et même souvent moins, beaucoup moins. Il s’en perd en route. Des idées de régulation, comme avec l’excellent Zigler, mais rien vraiment pour gouverner.
Alors, fatalement, un jour, tu ouvres un bouquin de la doctrine honnie, pas un de ceux, nombreux, qui dénoncent l’horreur économique. Puis d’autres. Mill, Smith, Hayek, Bastiat, Karl Popper, Salin, Berlin….Et tu t’aperçois que l’on t’a menti.
Pas de grand soir, pas d’eschatologie cryptochrétienne. D’abord une théorie de la limitation des pouvoirs. Puis une exigence personnelle, la responsabilité. La liberté, l’égalité vrai de tous devant la loi, pas de méritocratie, pas de darwinisme social, l’équité économique, le refus des constructivismes, du scientisme et des illusions démiurges. Un ordre spontané, mais pas magique, le marché ni totalitaire ni parfait, mais toujours mieux que les décisions des comités Théodule. Une richesse intellectuelle que les socialismes n’égalent pas.
Des nuances, des gradations. Si on vient de la gauche, lire Popper, Berlin, Rawls…
Il est vain de chercher une troisième voie entre capitalisme et socialisme, ne serait-ce que parce que l’un existe, et l’autre non, même en rêve. C’est l’adieu au socialisme, un adieu qui place le socialisme à la droite du libéralisme, du côté des conservateurs.
Mais, bien sûr, je ne me présente à aucune élection.