Il y a deux questions auxquelles ne peuvent répondre les tenants de la capitalisation.
Qui va payer le manque à gagner des caisses de retraites actuelles si de moins en moins de d’actifs y cotisent ? Cette question a été posée plusieurs fois ici.
Deuxième question : Pour mettre en œuvre un système par capitalisation il faut considérer la phase de montée en puissance et l’allure de croisière. En période de montée en puissance, il y a plus de nouveaux venus que de bénéficiaires (retraités) : la caisse va être bénéficiaire. En période de croisière, ce sera pour elle la période de vaches maigres. Dès lors, la tentation de suivre l’exemple d’Enron sera très grande.
La retraite par capitalisation c’est une usine à gaz, qui mélange les genres : le placement et le viager. Alors que la retraite par répartition est d’une simplicité biblique et qui plus est, répond à un impératif qui tend à faire défaut aux sociétés individualistes : la solidarité intergénérationnelle.
Imaginez que les enfants qui naissent ne puissent plus compter sur la génération précédente pour leur éducation. Les actuaires mettraient-ils sur pied une autre usine à gaz pour leur avancer une rente ? Nul doute qu’ils sauraient faire : tout le monde saurait faire, le talent c’est de faire simple. Les actuaires ne sont pas formés à la simplicité.