Pour moi Mitterrand est l’archétype de l’homme de droite : nanti d’un solide pessimisme, il ne croit ni à Dieu ni à Diable, se méfie du genre humain, et pense le monde en terme de puissance et de ruse... Homme extrémement cultivé, d’un tempérament hédoniste qu’il sait habilement dissimuler, Mitterand préfère ses amis aux idées abstraites... Or, n’est ce pas là le programme de toute droite qui se respecte : les hommes plutôt que des principes fumeux ? Mitterand a été toute sa vie fidèle à ce crédo droitier. Il l’a même poussé jusqu’à ces dernières limites, en allant recruter des fidèles parmi les dogmatiques d’une gauche dure. Mais il l’a fait sans jamais renier ses premières amitiés politiques. Jusqu’au bout, "le saint des saints" de son son cercle intime, se composait de droitiers pur sucre, de ces hommes issus de la droite dure des années trente, époque bénie où l’on n’avait pas peur de crier sa haine pour la "gueuse"... Des écrivains tels J.Laurent ou A.Blondin, les fameux hussards des années cinquantes, ne cachaient pas leur admiration pour Mitterrand, et certains d’entre eux ont été jusqu’à faire campagne avec le PS ( Blondin : " je ne sais pas si je suis de gauche, mais...").
Mitterrand fût bel et bien le dernier des "vrais hommes de droite". Aujourd’hui, ceux que se prétendent tels vont lécher les bottes à Bush, ou bien se donnent le ridicule d’annoner les équations idiotes des économistes US, histoire de se la jouer premier de la classe boutonneux ! Décadence de l’homme de droite, donc ; et point de sauveur en vue... Sauf à considérer que les sauveurs viendront en yatch de milliardaire et s’en iront faire un petit tour à Disney, juste avant de mettre la main aux fesses de la douce France...