@Paul Villach
Merci de votre réaction saine face à cette publicité qui traduit le regard du riche sur le pauvre passé au prisme de la publicité.
En ces temps de vache maigre, sous le coup de l’émotion la tentation est grande de monter au siège social pour entamer une partie de bourre pif avec Mr Jean-Claude Puerto-Salavert le PDG de UCAR, brillant entrepreneur ayant redressé ADA et qui fait la "promotion de l’usage de l’automobile". Et c’est bien la que le bas blesse !
Car derrière ce buzz publicitaire se cache une manoeuvre politique à la veille de la loi du Grenelle.
J’ai eu la curiosité d’aller sur le site de UCAR voir leur offre de location : J’observe à ma grande surprise que les petites cylindrées y sont bien représentées ce qui aiguise ma curiosité. Un encart du même slogan publicitaire suivi de la phrase "Oui, mais comment pourraient-ils faire autrement ?" invite intelligemment l’internaute à participer à un débat.
Un texte de présentation justifie la publicité :
En introduction Mr Puerto Salavert se justifie d’avoir choqué par son slogan pour attirer l’attention, adresse des regrets aux personnes blessées et déclare ses intentions politiques : "je confirme mon intention de mettre en place un système d’aide à la mobilité réservée au plus démunis. Je sais pour y travailler depuis plusieurs mois que l’absence de moyen de transport est un obstacle majeur pour les personnes en difficulté pour retrouver un travail. J’ai officiellement fait cette offre à Martin Hirch, Haut commissaire aux solidarités."
Ses arguments :
Des solutions nouvelles existent qui permettent à tout le monde, même aux ménages les plus modestes, de rouler dans une voiture propre et de faire des économies, à condition toutefois de renoncer à la propriété. Lorsqu’on est propriétaire de sa voiture, on la choisit en fonction du besoin le plus important de l’année : les vacances ou les week-ends lointains en famille… et 90% du temps, on s’en sert pour aller travailler seul ou pour conduire les enfants à l’école à quelques kilomètres. Pour se payer cette grosse voiture, comme elle est chère, on l’achète souvent d’occasion.
C’est ce mode de consommation que je conteste. La location, elle, permet de…
s’adapter à l’usage du moment : on peut rouler 90% de son temps dans une petite voiture et choisir une grosse seulement lorsqu’on en a vraiment besoin. Ainsi, on roule toujours dans une voiture “propre”, c’est-à-dire neuve et qui consomme moins, donc aussi plus économique.
Mr Puerto Salavert à la lecture du titre ça partait bien ! Effectivement le renoncement à la propriété d’un véhicule pour une utilisation mutualisée via location ou par la multipropriété me semble écologiquement très intelligent. On y gagne l’énergie et les matériaux qui aurait du être dépensée pour fabriquer X véhicules de X utilisateurs qui partagerait l’usage d’un seul véhicule. Mais voilà votre argument n’est pas une invitation à renoncer à la propriété d’un véhicule mais à utiliser une voiture de location en plus de sa voiture personnelle !!
Soit ! En utilisant une voiture de plus petite cylindrée la consommation est moindre. Mais puisqu’on a pas les moyens de se payer une grosse cylindrée neuve "non polluante" je pense qu’il est préférable de se payer une petite citadine neuve et de louer une de vos catégories E ou F (écologiquement propres) pour les 10% du temps restant. Par ailleurs, le maillage de vos points physiques de location semble plus adapté à cette seconde solution plutôt qu’à la votre ? A l’arrivée ce premier point de vue me semble bien boiteux !
Actuellement, qui peut se payer une voiture neuve ? Pas grand monde.
"36 millions de voitures roulent en France. Chaque année, sur les 7,5 millions de Français qui achètent un véhicule, c’est un modèle d’occasion pour 5,5 millions d’entre eux. Il faut en moyenne attendre la cinquantaine pour s’offrir sa première voiture neuve. Un choix contraint par le prix bien sûr… et une catastrophe pour l’environnement ! Le gouvernement s’apprête à dépenser cette année quelques 250 millions d’euros dans le dispositif du bonus écologique de Jean-Louis Borloo. N’y avait-il pas une meilleure solution ? Ces 200 euros, 700 euros ou 1000 euros (*) aideront principalement ceux qui ont déjà les moyens d’acheter un véhicule neuf. Pendant ce temps, les autres, les moins fortunés, ceux qui en auraient
donc le plus besoin, regardent passer le train et roulent dans des véhicules d’occasion, moins surs et moins propres, parce qu’ils n’ont pas le choix. Plus de la moitié des 35 millions de voitures détenues par les français ont plus de 8 ans."
Le véritable enjeu est bien de renouveler le parc automobile français pour baisser les émissions de gaz polluants et de CO2 responsables du réchauffement climatique. Coté pollution : les émissions des gaz dangereux pour la santé comme l’oxyde d’azote, le monoxyde de carbone ou les particules baisseraient d’au moins 69% (**) si tous les véhicules en circulation respectaient la norme Euro 4 entrée en vigueur le 1er janvier 2005. Coté CO2 : les émissions de ce gaz dangereux pour la planète seraient considérablement diminuées sur les véhicules neufs équipées de moteurs plus efficaces et de dispositifs qui économisent ou récupèrent l’énergie.
La seule solution pour rajeunir le parc est d’aider les propriétaires de vieilles voitures à les remplacer. Ce n’est pas la misérable prime de 300 euros actuellement accordée en tant que super bonus pour la destruction d’une voiture de plus de 15 ans qui fera bouger les choses. Et c’est normal. L’Etat doit compenser la valeur d’usage du véhicule d’occasion qui vaut bien plus pour celui qui l’utilise que ces 300 euros. C’est à mon avis au minimum 1 500 euros que l’Etat devrait proposer aux propriétaires de voitures anciennes pour que l’incitation soit efficace. Et ces 1 500 euros seraient largement compensés par la hausse des recettes de TVA générées par des ventes supplémentaires de voitures neuves."
Une catastrophe pour l’environnement : ha finalement le pauvre est bien dégueulasse . Merci de l’aider à sortir de sa crasse Monsieur Propre !!
L’argument du renouvellement du parc automobile pour en supprimer les unités les plus obsolètes (donc polluantes) tient la route. Pour le reste il s’agit d’un argument économique favorable à l’usage de l’automobile et leurs fabricants.
Mon raisonnement repose également sur l’usage de la voiture je pense qu’en faire la promotion est une incitation à aggraver la "catastrophe pour l’environnement". Je m’explique :
Je fais parti des pauvres putrides que vous souhaitez aider à sortir de leur caca ! Je n’épargne pas dans l’espoir de me payer une belle caisse !
Alors Mr Puerto-Salavert je comprends votre démarche d’entreprise mais elle ne me semble "écologiquement" pas crédible dans le fond. J’ai fait un lien depuis le blog du débat pour inviter Mr Puerto-Salavert à s’en expliquer sur AV. Je vous invite à lire son texte en entier pour prendre en compte toute la teneur du message.
J’aurai souhaité développer mon argumentaire et en dire plus sur les bitumiers et fabricants de voiture, mais mon travail m’appelle. Je suis sur que Mr Villach ou quelques Helios et Forest aux commentaires pertinents se feront une joie de compléter le tableau !
Cordialement
PS : Sorry pour les fautes d’ortho pas le temps !
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