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Jdemnahouby 26 mai 2008 23:33

Permettez moi de reprendre un commentaire de ICKS PEY

 

Petit Bonnet, votre révolte permanente est fatiguante.

Cela étant dit, vous avez dit quelque chose de juste, pour une fois : je suis un légitimiste. Mais vous ne pouvez pas vous empêcher de faire suivre votre idée par une généralisation grossière : en clair, je suis dreyfusard. Voilà, le gros mot est sorti et c’est là toute la caricature que vous êtes : vous être grossier - non pas impoli, mais au sens "pas fin" - dans vos analyses, grossier dans vos conclusions. Être légitimiste, c’est forcément être dreyfusard et, si je peux me permettre d’anticiper votre prochain propos, vous allez probablement me traiter de suppôt de Papon, ainsi, le point Godwin sera atteint et tout le monde sera content.

Oui, j’accorde à la justice de mon pays un a priopri de confiance. A fortiori concernant le juge Courroye que j’ai eu la chance de connaître de très loin à Lyon. Alors entre l’analyse des faits du juge courroye et la votre, pardonnez moi, mais j’accorde, effectivement ma confiance au premier et non à vous. Car la différence entre Courroye et vous, c’est que lui, est intègre dans son appréciation du dossier tandis que vous êtes intellectuellement pollué par vos partis pris.

Cela pose la question de la confiance et cela me donne l’occasion d’élever un peu le débat : une société doit reposer sur un acte de confiance. Ce qui n’empêche pas cette société d’organiser des voies de recours et/ou des procédures de contrôle pour justifier cette confiance. Mais, à chaque fois, à l’extrêmité, il y a un homme. Un homme qui décide de faire ceci ou de ne pas faire cela.

Le communisme auquel vous appartenez déteste tellement la nature humaine que la confiance n’a jamais droit de cité. Le communisme nie l’individu au point de lui ôter tout pouvoir décisionnel. Et tout pouvoir décisionnel est perçu comme un acte d’oppression. C’est pourquoi le communisme repose sur les notions de commissions, de parti, d’organe collégial de décision. Le communisme fait croire que seules les décisions collectives sont exemptes de risque d’intérêt individuel. Et si un poste de décision ne peut être collégialisé, il faut mettre aussitôt derrière un contrôleur du parti qui va vérifier si la décision prise a été bien prise. Ainsi dans l’armée rouge de Trosky, les gradé étaient supervisés par des membres du Parti qui étaient eux-mêmes supervisés par d’autres membres du Parti. L’essence même du communisme réside dans la détestation de l’homme : c’est pourquoi la confiance n’existe pas dans le communisme : tout le monde contrôle tout le monde. C’est 1984 d’Orwell.

Pas de confiance, pas de responsabilité. Pas de responsabilité, pas de décision. Voilà pourquoi les régimes de type communistes sont des naufrages tant humains qu’économiques : lorsque personne n’est responsable de rien, comment voulez-vous que les choses avancent ?

Vous avez là tout le clivage gauche/droite. La gauche est parlementariste, la gauche craint l’individu car elle le suspecte de poursuivre son intérêt personnel au détriment de celui de la société, la gauche déteste l’homme de pouvoir et ne fonctionne que par des groupes, des commissions, des équipes qui sont sensés exprimer LA bonne idée (cf. la démocratie participative de Royal : la valeur se trouve dans la collectivité et non dans l’individu). Alors qu’à droite, on sera plus facilement adepte d’un pouvoir centralisé car efficace, d’un processus décisionnel court plutôt que quinze strates à franchir, d’une relation directe entre le politique et le peuple (élection présidentielle au suffrage direct et non indirect : c’est de Gaulle et ce fut fortement contesté par la gauche).

La différence, c’est la confiance en l’homme.

Vous n’avez pas confiance dans les hommes, alors vous voyez des complots partout, des collusions, des malhonnêtetés etc. Et sous prétexte qu’effectivement, vous avez raison de temps en temps, vous en tirez une règle générale : les patrons, tous des voyous, les politiques, tous des voleurs, les magistrats, tous des corrompus ...

Alors pour me conclure, oui, je suis légitimiste car j’aime l’idée de faire confiance. Cela ne veut pas dire que je suis naïf sur la réalité humaine, mais je prends le pari d’accorder aux individus une présomption d’honnêteté. Vous, c’est l’inverse : cela qui n’agit pas comme vous l’auriez fait est forcément malhonnête. Et l’action d’un individu est à vos yeux, par principe, louche.

Icks PEY


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