Désolé, Madame, mais je pense que vous vous trompez.
Il n’y a rien de choquant à ce que, pour certains postes, une compétence en breton soit demandée et parfois même impérative pour occuper un emploi. Expliquez moi comment un journaliste écrira son article dans un journal édité en breton s’il ne parle pas le breton ? Expliquez comment former des adultes ou des enfants au breton si l’enseignant, le formateur ne parle pas breton ? Expliquez moi comment travailler, dans une médiathèque, sur des livres édités en breton, si on ne parle pas breton ? Comment être correcteur d’un livre édité en breton si on ne parle pas la langue ? Comment animer une émission de radio ou de télévision en breton ? Doubler une série télé ou un dessin animé ?... Dois-je prolonger la liste ?
Allez à l’APEC ou consultez l’Express ou les Echos... Combien d’annonces ou l’anglais est exigé ? Ou l’allemand ? Ou souvent aujourd’hui le chinois ? Le coréen ?
Dans le premier cas, ce serait du communautarisme qu’il faudrait combattre ? Dans l’autre, l’effet d’une mondialisatiojn qu’il faudrait accepter ?
Non, désolé ! Vous vous trompez de combat.
En premier lieu, et c’est pour cela que mon article parle de l’Europe, je sui profondément attaché à la démocratisation politique de l’Europe qui ne se fera pas dans le cadre des Etats tels qu’ils sont organisés aujourd’hui, et particulièrement en France avec une centralisation des pouvoirs dépasséi. Il y a de nombreux acquis (liés aux Lumières) dans notre République qu’il conviendrait de défendre et d’exporter dans le reste de l’Europe. Nos politiques sont beaucoup trop frileux sur ce point. Il faut aussi profiter des acquis des autres pays qui peuvent, qui doivent nous servir d’exemples.
Ensuite, demander pour un emploi une compétence particulière en langue est, dans les exemples que je viens de citer, une exigence incontournable. Le communautarisme n’a rien à voir là dedans. Vous pouvez apprendre le breton sans vivre en Bretagne. Il faudrait d’ailleurs évelopper son enseignement hors de Bretagne, et en premier lieu en région parisienne. Une fois de plus, sur ce terrain, ce sont les écoles DIwan qui, à Paris (c’est bien hors de Bretagne ?) montrent la voie. Sans compter que l’enseignement par correspondance fonctionne aussi très bien. Pas d’exigence de territoire. Pas d’exigence de sang. Pas de ghetto. Suis-je clair ?
Et ce qui est vrai pour le breton l’est aussi bien-sûr pour les autres langues.
Enfin, dans cette période où le ministère de l’éducation nous ramène à une école du B.A. BA de l’ancien temps sans tenir compte de toutes les avancées pédagogiques, au mépris de l’avis des enseignants-mêmes, et par pur opportunisme électoraliste destiné à satisfaire une minorité droitière, pour ne pas dire plus, j’affirme une nouvelle fois, et je suis loin d’être isolé sur cette idée, que le bilinguisme, et surtout le bilinguisme précoce permet d’nanvisager l’éducation de nos enfants d’une façon beaucoup plus ouverte, beaucoup plus riche d’avenir pour nos enfants. Que ce bilinguisme les ouvre au monde et les prépare au mieux à cette société multiculturelle et inévitablement multilingue dans laquelle ils vivront demain (qui soit dit en passant est loin d’être rose !).
Les langues régionales et toutes les langues minoritaires participent de cet avenir. Le français, lui même langue minoritaire dans le monde, subira le même sort que les autres.
Lions-nous, au lieu de nous diviser. Et pour cela, reconnaissons à chacun la liberté de ses choix et de ses paroles. Quelle que soit la langue qu’il parle ou a envie de parler.
Cordialement,
PLF