@aml,
J’aime bien votre commentaire qui rejoint un peu ce que je pense. L’article m’a intéressée, j’ai failli contribuer mais je ne me voyais pas embarquée dans une grande discussion philosophique où j’aurai eu le dessous. J’ai fait de la philosophie il y a longtemps et pas beaucoup. Mais votre remarque m’ a fait penser à un article que j’ai lu dans le Guardian à propos de Tom Stoppard. Il a un parcours un peu particulier et sa défense des droits de l’homme échappe à tout dogmatisme. Je joins un lien à l’article mais en gros ce qu’il dit c’est que c’est ce sentiment des parents qui donneraient leur vie pour leurs enfants, qu’il essaye d’élargir à sa famille proche puis étendue, à son village, à d’autres pays etc... http://www.guardian.co.uk/stage/2008/sep/21/stoppard.theatre
Il est évident qu’il peut se passer de toute référence culturelle ou philosophique à cause de son expérience passée, mais il me semble aussi qu’il essaye d’éviter tout dogmatisme parce que si j’en crois les commentaires précédents, ils peuvent être terriblement réducteurs, en fait comme tous les "ismes" et des crimes peuvent être commis en leur nom.
Alors je voudrai citer une histoire qu’il raconte dans le même article, qui n’a peut-être pas beaucoup de rapport avec l’article ici (il y a quand même un rapport) mais que je voudrai faire partager : il cite un critique célèbre, Vissarion Belinsky, qui avait été autorisé à quitter Moscou et qui a vécu quelques temps à Paris dans les années 1850, où il n’y avait pas de censure, mais Belinsky voulait absolument rentrer en Russie. Ses amis ont essayé de le dissuader, parce qu’il serait sûrement arrété, tandis qu’à Paris il pourrait publier ce qu’il voulait. Ce à quoi Belinsky a répondu : "dans mon pays je dois faire attention à tout ce que j’écris ; et si la revue Contemporaine publie un de mes articles, les étudiants achètent un exemplaire et se le partagent à huit, et ils le lisent toute la nuit pour essayer de lire entre les lignes et ils ont l’impression que quelqu’un leur parle personnellement de choses qui leur tiennent à coeur. Tandis qu’à Paris vous pouvez écrire ce que vous voulez et personne n’y prête attention. C’est dans votre pays (en Russie) que vous comprenez vraiment ce que cela signifie d’être un écrivain".
Cela qui permet je trouve de relativiser les choses.