Extrait d’une intervention de Jean Marie Harribey ; co-président d’Attac :
"La régulation aujourd´hui nécessaire ne doit pas consister à ce que les marchés fonctionnent mieux, mais à empêcher qu´ils commandent.
Donc il s´agit de les désarmer, c´est-à-dire de préparer les conditions d´une transformation sociale en profondeur, hors de l´exigence du profit.
En agissant à trois niveaux.
1) Financier : puisque la finance dispose d´une totale liberté de circuler, d´organiser des marchés spéculatifs et de transiter par les paradis fiscaux, il faut rétablir des contrôles stricts sur les mouvements de capitaux, notamment par des taxes, interdire la titrisation et les marchés de produits dérivés, supprimer les paradis fiscaux et placer les principaux pôles du secteur bancaire sous contrôle public sans attendre leur faillite.
2) Social : puisque la financiarisation a surfé sur la dégradation de la condition salariale, proposons d´inscrire dans la constitution que le supplément de richesse qui va aux travailleurs (salaires, temps de travail, protection sociale, besoins sociaux, etc.) ne soit jamais inférieur aux gains de productivité, d´instaurer un revenu maximum, au-delà duquel une fiscalité progressive drastique soit appliquée, et de faire de la souveraineté alimentaire pour tous les peuples un droit fondamental.
3) Ecologique : puisque toutes les activités humaines et la gestion de la planète étaient destinées par le néolibéralisme à être confiées au marché, instaurons un débat démocratique pour que tous les éléments essentiels à la vie (air, eau, ressources non renouvelables, climat, connaissances, etc.) soient considérés comme biens publics inaliénables, dont toute dégradation devra être prévenue ou réparée par des taxes spécifiques. Un programme d´énergies renouvelables doit enfin être immédiatement mis en chantier en Europe. "
Tout est dit.