Déliquescence.
Les mots ne traduisent pas tout ce que l’on peut ressentir, ils ne font que suggérer des états d’âme qui seront compris et interprétés subjectivement par celui qui les reçoit. La communication reste dans la confusion des langues sitôt que l’on sort du langage simple, pragmatique ou de la banalité. Dans un monde où l’on parle de communication, celle-ci est devenue un commerce juteux qui a occulté des mots comme communion ou compassion, de même que l’arrivisme s’est imposé devant la vocation. L’argent mène notre monde plus que jamais ; il a pris le pouvoir sur toutes les places et montre une fois de plus sa fragilité et sa nuisance dans le gouvernement des hommes. Pour saisir le sens d’une angoisse, il conviendrait pour celui qui voudrait la comprendre de se mettre quelques instants dans la peau de celui qui l’exprime, (cum pathos). Comment trouver dans le monde vénal actuel des héros capables de compassion pour les autres ? Les relations sont bien trop superficielles pour laisser place à de tels sentiments. On parle de « cohésion sociale » et une fois de plus, on survole le problème, on ne revient pas à la source, ce qui démontre la mauvaise volonté que l’on a d’en trouver la solution. Les mots ne sont pas seulement impuissants à traduire des états d’âme, ils sont aussi complices du pouvoir de l’argent pour l’argent. Le grand bateau prend l’eau de toutes parts et il est bien trop loin du port, ce qui fait que l’on ne colmate les brèches qu’avec des moyens dits de fortune. Et ce ne sont pas les grandes fortunes qui vont le remettre à quai mais les petites gens qui pourront vibrer devant la misère que provoquent ces fortunes outrancières et inconséquentes menant irrémédiablement à la crise et à la guerre. On parle de régulation, c’est-à-dire comment garder le système sans qu’il aboutisse à la crise ; c’est comme chercher le mouvement perpétuel, c’est un leurre. Quand on a légalisé la jungle de la spéculation sur le salaire du travail des hommes et qu’elle se traduit par des paradis fiscaux où l’argent semblerait ne plus avoir d’odeur, on a vendu son âme sans coup férir, sans vergogne. Les braves gens de ce monde n’ont que le tort de ne pas connaître, de ne pas s’intéresser aux armes de leurs frères ennemis, les riches sans problème de conscience, sans responsabilité, sans humanité ; et ils sont légion. Pour rattraper le veau d’or, lui passer la corde autour du coup et le remettre à l’étable, bien sage, tous les habitants de la planète devront s’unir mais n’est-ce pas là une grosse utopie ? L’argent mauvais a déjà posé ses jalons partout, a déjà séparé, suscité des divorces, semé la zizanie dans les âmes, les foyers et les gouvernements. L’argent mauvais se moque du travail des petites gens, le dévalorise. Serions-nous tous pris d’anosmie pour ne plus pouvoir sentir l’argent de mauvaise odeur ? Si cet argent redevenait une juste rémunération du travail, on peut penser qu’il sentirait moins mauvais et que ceux qui jouent à la loterie avec le juste salaire des autres pourraient aller se rhabiller. La soumission au veau d’or est une idolâtrie qui met toute la planète sur le grill. Il y a quand même une philosophie plus édifiante que ce tropisme là : vouloir tout simplement contribuer à sauver cette terre, pays de tous les hommes, vivre en harmonie avec l’évolution de la création. C’est sans doute trop demander à des gens qui confondent être et avoir et se barricadent derrière le pouvoir que leur confère l’argent, qui s’identifient à leur fortune. Pauvre comme Job, j’ai de la compassion pour ces gens là car leur « paraître » ne me trompe pas. J’ai aussi de la compassion pour ceux qui ne savent pardonner et conséquemment se condamnent. A ceux qui sont fâchés avec leur propre culture dont l’origine remonte à Noël, culture qui a imaginé subséquemment les droits de l’homme et la laïcité, qu’ils soient athées ou croyants, je leur dis : joyeux Noël sans arrière pensée car si la foi sauve, dit-on, le prosélytisme tue. Joyeux Noël aux hommes de bonne volonté. Que cette crise n’engendre pas une troisième guerre mondiale. La paix vaut mieux qu’un compte aux Bahamas ou aux Iles Cayman ou au Luxembourg ou à Jersey etc.….On attend des rois mages de ces paradis fiscaux qu’ils restituent l’argent de la caisse, rois mages assis sur une branche qu’ils sont en train de scier sur une planète aux multiples dangers. Allez ! Joyeux Noël à tous !
A.C
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