Cyrulnik utilise-t-il son statut de « star de la psychiatrie » pour s’indigner de l’accaparement massif des richesses, pour affirmer le caractère vital qu’il y a à tenter de conserver sa propre humanité dans un monde inhumain ?
Au pince-fesses télévisé, il intervient en conseiller technique de cette très contemporaine normopathie qu’est l’obligation au bonheur, laissant rouges de honte ceux qui « ne vont pas bien » et qui s’éreintent à « positiver » leur malaise dans une course commerciale à l’originalité standardisée. Spécialiste brillant, Cyrulnik vient apporter sa caution à la positive-attitude colportée par les boutiquiers-politiques, même s’ils en critiquent le sens expéditif : « Positive attitude, c’est une conception américaine. C’est la seule valorisation de l’individu. » (France 3, 07/03/2005).
Parce que tel n’est pas le cas des médias de masse ?
À la fin de cette même émission télévisée, la présentatrice demanda à Boris Cyrulnik : « Quel est donc selon vous le moyen d’arriver au bonheur ? » Réponse : « M’inviter plus souvent. » Mot d’esprit ?
Cyrulnik devrait relire Le mot d’esprit dans ses rapports avec l’inconscient (Freud, 1905) : ça lui éviterait d’en faire trop, question résilience