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JC. Moreau JC. Moreau 24 octobre 2009 15:54

@ Wesson,

Bonjour M. Moreau, et merci de venir faire de la retape pour l’article mentionné, tout en oubliant de précisez que vous en étiez l’auteur, histoire de l’auto-valider.

La mise en lien vers l’article déjà publié valait signature, me semble-t-il...

Tout votre propos tourne autour d’une idée, Guy Môquet n’était pas un résistant car il n’a pas fait d’acte de résistance.

Le problème provient de votre définition de « la résistance ».
« La résistance », ce n’est pas que le dynamitage de train ou le coup de force armé. La résistance, c’est également la dénonciation des mensonges d’un régime, et le rétablissement de la vérité.
Faut-il rappeler que Guy Môquet fut arrêté pour une distribution de tract pro-communiste, ce qui constitue indiscutablement un fait de résistance. Et bien que son meurtre n’ai pas de rapport avec ce fait, il n’en reste pas moins qu’il croupissait en prison pour cette distribution de tract, donc cet acte de résistance.

Effectivement, nous n’avons pas la même définition de « la résistance  », mais notre désaccord ne se situe cependant pas exactement sur le terrain que vous supposez, et du reste mon propos ne tourne pas autour de la seule idée que Guy Moquet n’aurait pas été un « vrai » résistant.

Pour ma part, je conçois fort bien que les actes de résistance soient allés de la distribution de tracts à l’action armée en passant par la mission de renseignement.

Néanmoins, pour employer l’une de vos expressions, on peut à mon sens difficilement qualifier d’acte de résistance (au sens historique du terme, et non selon la terminologie politique employée par vous) le fait de faire de la « retape » pour les mots d’ordre d’un PCF qui, de 1939 à 1940, se montrait très accommodant avec l’occupant pendant que d’autres s’étaient déjà clairement engagés dans la résistance intérieure à la fois contre l’occupant et contre le régime de Vichy.
Bref, d’un point de vue objectif et si l’on évite l’anachronisme, la distribution de tracts du PCF en 1939-1940 ne constitue pas un « fait de résistance », a fortiori lorsque l’on considère le contenu des articles de l’Humanité de cette époque et la teneur des tracts eux mêmes, qui répétaient à l’envi les même slogans qu’avant guerre contre l’impérialisme et la bourgeoisie.

Ceci étant, cela n’enlève rien à la dignité personnelle et au courage de Guy Moquet et de ses camarades au moment d’affronter leurs bourreaux, mais me semble mettre en évidence la récupération politique dont les « 27 de Chateaubriant » ont été l’objet, de la part du PCF comme de la part de l’UMP aujourd’hui.

Après, à chacun de décider si le plus important est de rendre hommage aux 27 de Chateaubriant, ( en prenant en compte le caractère exceptionnel de leur attitude au regard de la réalité historique qui était la leur ), ou de tirer parti de leur sacrifice sur le plan politique, (en attribuant le mérite de leur comportement à leur adhésion au PCF, ou en taisant le fait que ce sont les autorités françaises qui les ont envoyé à la mort, comme le fait aujourd’hui l’UMP).

Votre article cité était particulièrement cynique. En plus de vos doutes, vous vous êtes abstenu de considérer que le fait de se faire assassiner à 17 ans l’a assurément empêché de mener des actions de résistances plus « valides » à votre sens.

Je vous invite à relire le passage ci-après, qui me semblait pourtant assez clair : « Faut-il croire, avec Berlière et Liaigre, qu’il n’a «  pas eu le temps d’être un résistant du fait des mots d’ordre de l’époque  » [2] ?. Si l’on considère ce qu’étaient précisément les mots d’ordre du Parti communiste au cours des années 1939-1940, l’hypothèse avancée par les deux auteurs semble pour le moins créditée de solides justifications. »

Bref, un argumentaire particulièrement répugnant dont il n’y a franchement pas de quoi à être fier !Pas étonnant de le voir applaudi par la piétaille extrémiste de droite qui s’évertue ici à réécrire l’histoire en niant le rôle positif de la gauche en général et du communisme en particulier dans la seconde guerre mondiale.

Pour ma part, je ne nie en aucune façon l’engagement de la gauche dans la résistance et moins encore celle des communistes. En revanche, je conteste l’idée selon laquelle la Résistance serait « ontologiquement » de gauche, idée qui ne résiste pas à l’examen de l’histoire, et à celle « du communisme en particulier ».


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