@ Wesson,
Bonjour M. Moreau, et merci de venir
faire de la retape pour l’article mentionné, tout en oubliant de
précisez que vous en étiez l’auteur, histoire de l’auto-valider.
La mise en lien vers l’article déjà publié valait signature, me semble-t-il...
Tout votre propos tourne autour d’une idée, Guy Môquet n’était pas un résistant car il n’a pas fait d’acte de résistance.
Le problème provient de votre définition de « la résistance ».
« La résistance », ce n’est pas que le
dynamitage de train ou le coup de force armé. La résistance, c’est
également la dénonciation des mensonges d’un régime, et le
rétablissement de la vérité.
Faut-il rappeler que Guy Môquet fut
arrêté pour une distribution de tract pro-communiste, ce qui constitue
indiscutablement un fait de résistance. Et bien que son meurtre n’ai
pas de rapport avec ce fait, il n’en reste pas moins qu’il croupissait
en prison pour cette distribution de tract, donc cet acte de résistance.
Effectivement, nous n’avons pas la même définition de « la résistance
», mais notre désaccord ne se situe cependant pas exactement sur le
terrain que vous supposez, et du reste mon propos ne tourne pas autour
de la seule idée que Guy Moquet n’aurait pas été un « vrai » résistant.
Pour ma part, je conçois fort bien que les actes de résistance soient
allés de la distribution de tracts à l’action armée en passant par la
mission de renseignement.
Néanmoins, pour employer l’une de vos expressions, on peut à mon sens
difficilement qualifier d’acte de résistance (au sens historique du
terme, et non selon la terminologie politique employée par vous) le
fait de faire de la « retape » pour les mots d’ordre d’un PCF qui, de
1939 à 1940, se montrait très accommodant avec l’occupant pendant que
d’autres s’étaient déjà clairement engagés dans la résistance
intérieure à la fois contre l’occupant et contre le régime de Vichy.
Bref, d’un point de vue objectif et si l’on évite l’anachronisme, la
distribution de tracts du PCF en 1939-1940 ne constitue pas un « fait
de résistance », a fortiori lorsque l’on considère le contenu des
articles de l’Humanité de cette époque et la teneur des tracts eux
mêmes, qui répétaient à l’envi les même slogans qu’avant guerre contre
l’impérialisme et la bourgeoisie.
Ceci étant, cela n’enlève rien à la dignité personnelle et au courage
de Guy Moquet et de ses camarades au moment d’affronter leurs
bourreaux, mais me semble mettre en évidence la récupération politique
dont les « 27 de Chateaubriant » ont été l’objet, de la part du PCF
comme de la part de l’UMP aujourd’hui.
Après, à chacun de décider si le plus important est de rendre hommage
aux 27 de Chateaubriant, ( en prenant en compte le caractère exceptionnel de leur attitude au regard de la réalité historique qui était la leur ),
ou de tirer parti de leur sacrifice sur le plan politique, (en
attribuant le mérite de leur comportement à leur adhésion au PCF, ou en
taisant le fait que ce sont les autorités françaises qui les ont envoyé
à la mort, comme le fait aujourd’hui l’UMP).
Votre article cité était
particulièrement cynique. En plus de vos doutes, vous vous êtes abstenu
de considérer que le fait de se faire assassiner à 17 ans l’a
assurément empêché de mener des actions de résistances plus « valides » à
votre sens.
Je vous invite à relire le passage ci-après, qui me semblait pourtant
assez clair : « Faut-il croire, avec Berlière et Liaigre, qu’il n’a «
pas eu le temps d’être un résistant du fait des mots d’ordre de
l’époque » [2] ?. Si l’on considère ce qu’étaient précisément les mots
d’ordre du Parti communiste au cours des années 1939-1940, l’hypothèse
avancée par les deux auteurs semble pour le moins créditée de solides
justifications. »
Bref, un argumentaire particulièrement
répugnant dont il n’y a franchement pas de quoi à être fier !Pas
étonnant de le voir applaudi par la piétaille extrémiste de droite qui
s’évertue ici à réécrire l’histoire en niant le rôle positif de la
gauche en général et du communisme en particulier dans la seconde
guerre mondiale.
Pour ma part, je ne nie en aucune façon l’engagement de la gauche dans
la résistance et moins encore celle des communistes. En revanche, je
conteste l’idée selon laquelle la Résistance serait « ontologiquement »
de gauche, idée qui ne résiste pas à l’examen de l’histoire, et à celle
« du communisme en particulier ».
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