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epapel epapel 28 octobre 2009 22:33

Les faits qui réfutent cette argumentation :
- le débat sur le réchauffement climatique est antérieur de près de 20 ans sur la question énergétique : 1992 Rio avec un prix du pétrole bas, 2008 explosion du prix du pétrole.
- la question de l’indépendance énergétique a déjà été posée dans les années 70 suite à la crise pétrolière, la réponse fut directe et sans justification tordue : nucléaire et économies d’énergies.
- la possibilité d’une crise énergétique pour cause de pénurie a été niée par les politiques, les économistes, les sociétés pétrolières et les organisations internationales (AIE et EIA) jusqu’au début 2009 donc après la remise du dernier rapport du GIEC.
- l’argument énergétique n’est jamais invoqué par les écologistes mais au contraire par les lobbies énergétiques (on n’est jamais si bien servi que par soi-même), et de la même façon si le lobby nucléaire se présente comme une solution au problème climatique cela ne réfute pas le rôle du CO2 (là je blague : j’essaie de raisonner comme vous)
- le GIEC n’a pas mis de principe de limitation de ressource énergétique pétrolière ou autre dans ses scénarios et il envisage même très sérieusement l’utilisation intensive du charbon et du pétrole non conventionnel comme ressource additionnelle.
- les partisans du charbon et des schistes ont nié jusqu’à récemment le rôle du CO2 dans le réchauffement climatique particulièrement aux US mais maintenant il vont dans le sens du vent en prétendant être capable de le séquestrer.

Il y a donc dans cette argumentation une totale inversion des causes et des effets pour justifier le discours suivant : puisque le réchauffement climatique ne serait pas du au CO2 il n’y a aucune raison de ne pas substituer le pétrole dont l’AIE a reconnu récemment le pic de production dans les 10 ans par le charbon et les schistes bitumineux sur lesquels les lobbies énergétiques ont besoin de se tourner (et dont les US qui ne veulent pas réduire leur émission sont très bien pourvus).

Ceci dit le CO2 n’est pas seulement responsable du changement climatique, il contribue puissamment à l’acidification des océans (puit de carbone principal) ce qui va conduire à leur stérilisation : sur la tendance actuelle les pronostics récents voient la fin des activités de pêche significatives vers 2050.

De toute façon le charbon, les schistes et autres ressources fossiles ne sont que des stocks finis et non renouvelables, tout ça ne ferait que repousser le problème énergétique en l’aggravant (par le miracle de la croissance exponentielle), c’est donc une solution court termiste et totalement irresponsable qui consiste à refiler la patate chaude à la génération suivante. Sans compter les dégâts déjà constatés aujourd’hui par cette magnifique solution :
- arasage des montagnes aux Etats Unis (ça va plus vite et c’est moins cher que de creuser)
- abattage de forêts entières et stérilisation des sols au Canada avec nécessité de détourner des fleuves pour accroître significativement la production.

Toutefois vous avez raison sur un point : certains dont vous entretiennent un confusion entre la pénurie énergétique annoncée et le réchauffement climatique, mais contrairement à ce que vous dites ce n’est pas le réchauffement climatique qui est mis en avant pour traiter la question énergétique : c’est exactement l’inverse. Et cette confusion ne profite pas à la thèse de l’impact du CO2 sur le changement climatique bien au contraire car ce type d’argument parallèle mais pas lié a le don de rendre la population sceptique et méfiante.

Et puis réfléchissez deux petites secondes :
- affirmer que le charbon et les schistes permettent de résoudre la problématique de la sécurité énergétique revient à nier l’existence du problème non ? 
- alors quel serait l’intérêt de se tirer dans le pied la balle du réchauffement climatique qui repousse une telle solution ?
- et pourquoi les lobbies du charbon proposent de séquestrer le CO2 alors que ça ne servirait à rien et que ça augmenterait les coûts ?
- et s’il y a épuisement des ressources pétrolières au moment précis où il faut régler la question du réchauffement climatique il n’y a plus de problème climatique alors pourquoi vouloir prendre des mesures ?
- le réchauffement climatique serait donc invoqué pour empêcher l’exploitation du charbon alors que le CO2 n’aurait aucun impact ?
Ho là là ce n’est même pas de cheminement tortueux dont il faut parler dans ces conditions mais le qualifier de totalement débile. C’est du grand n’importe quoi, quoi !

Mais faut pas croire, même la population la plus débile du monde est prêtre à ouvrir des mines de charbon demain s’il le faut si c’est la solution au problème de la sécurité énergétique, et ce d’autant mieux qu’elle sait qu’en plus ça diminuera le chômage. Or c’est bien comme ça que ça se passe en Chine et aux US aujourd’hui.

Les bonnes solutions n’ont pas du tout besoin d’explication alambiquées pour s’imposer et à l’inverse une explication tortueuse ne sert que des solutions tordues : et de c’est cette dernière dont il s’agit ici n’est-ce pas ?


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