"C’est
très bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des
Français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les
races et qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils
restent une petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France.
Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche,
de culture grecque et latine et de religion chrétienne. Qu’on ne se
raconte pas d’histoires ! Les musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous
les avez bien regardés, avec leurs turbans et leurs djellabas ? Vous
voyez bien que ce ne sont pas des Français ! Ceux qui prônent
l’intégration ont une cervelle de colibri, même s’ils sont très savants
(il dit penser à Soustelle). Essayez d’intégrer de l’huile et du
vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se séparent de
nouveau. Les Arabes sont des Arabes et les Français sont des Français.
Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de
musulmans, qui deviendront vingt millions et après-demain quarante ?
Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères
d’Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on
de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est
tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus
Colombey-les-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées !"
Alain Peyrefitte : C’était de Gaulle, tome 1, p. 52 : Elysée, jeudi 5 mars 1959.