Chère Brocéliande,
Il n’y a jamais eu de panique sur la table d’opération, dans mon expérience. Parfois, il y a des découragements, des inconforts physiques, des moments d’anxiété, ou des instants de grande émotion avec des pleurs lorsque, par exemple, le patient se rend compte qu’il ne peut plus parler. Nous sommes là pour le réconforter, par des gestes, des petites caresses, des massages, des mots.
Mais l’une des choses les plus surprenantes de ces interventions est l’absence de panique, ce qui ne rend pas nécessaire l’administration de tranquillisants.
Lorsque le patient accepte le processus de la chirurgie éveillée, il se prépare mentalement à affronter l’épreuve, en étant convaincu que sa participation va permettre au chirurgien de supprimer le maximum de tumeur en faisant le moins de dégâts possibles. Il est un agent très actif de sa propre guérison.
Le plus souvent , le patient se motive en ayant le sentiment d’accomplir un exploit sur et avec lui-même. Certains patients m’ont exprimé un sentiment de curiosité au sens fort du terme, et ils n’ont pas été déçus. Chacun a en ce domaine son système propre de représentations.
Le patient est informé par le menu, avant l’intervention, de tout le processus, et il n’est, à aucun moment, seul. Le ressort de son adhésion est la confiance qu’il fait à l’équipe qui s’occupe de lui. Cette confiance est un élément fondamental.