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RC (---.---.16.34) 14 avril 2006 05:06

A la lecture de nombreux commentaires, il semble que c’est dans l’acquisition de l’orthographe que l’école républicaine a failli... (j’ai intérêt à ne pas me rater sur le mien.)

Tout d’abord, je n’ai pas lu le « plus grand succès éditorial de la décennie ». Aucun commentaire sur la forme du « produit » et de son intrigue.

Sur le fond maintenant : il m’a semblé que certains ouvrages n’étaient désormais plus présentés aux lecteurs/consommateurs comme de la littérature mais comme des produits. Le Da Vinci Code en fait partie. Ce qui lui a permis d’être introduit sur le marché à grand renforts de publicité, d’une couverture médiatique conséquente et d’une tête de gondole dans de nombreuses librairies et supermarchés. D’où une question : les millions de lecteurs auraient ils été autant attirés par un Da Vinci enfoui parmi d’autres romans policiers ? Il me semble que non. De nos jours, je crois qu’un « artiste » a davantage de chances de rencontrer le succès s’il s’appuie sur une bonne campagne de relations publiques et un éditeur fortuné que s’il compte sur son talent. C’est valable pour la plupart des formes d’art. Les chiffres de vente ne sont en aucun cas un moyen d’apprécier la valeur d’une oeuvre.

A voir les classement des meilleures ventes en librairies et la survie d’une littérature du niveau des S.A.S., il ne faut pas s’étonner de voir des romans dont l’intrigue est basée sur le conflit et/ou de sombres histoires de sexe se vendre aussi bien. Ca fait partie de la nature humaine, l’homme aime que l’on fasse appel à ses plus bas instincts. Les « leurres » auxquels vous semblez faire référence resteront efficaces encore longtemps.

Ce qui m’a amusé en lisant les différentes réactions, c’est à quel point l’on peut faire oublier tout un argumentaire en utilisant une expression (prolétariat culturel) si fortement connotée. Beaucoup semblent avoir oublié le reste de l’article. Le fait est, une étude sociologique est à envisager, que ce genre de produits culturels trouveront davantage d’écho auprès d’une population dotée d’un capital culturel pauvre, parce que justement on le lui sert sur un plateau, qu’il est facile à consommer et facile à oublier. Encore que là, le concept de capital culturel comme son auteur fassent encore référence à des idées bien ancrées à gauche. Ce n’est pas faire preuve d’un quelconque élitisme culturel que d’énoncer ça. Il faut juste prendre le DVC pour ce qu’il est : un roman policier de plus.

Le succès du DVC s’expliquerait donc à la fois par les techniques qui ont été utilisées dans sa vente et par l’immense pouvoir du bouche à oreille/pression du groupe. Et c’est là que l’école républicaine, laïque et gratuite a failli. Elle n’a pas doté les citoyens/consommateurs de l’esprit critique et des outils d’analyse qui leur permettraient d’analyser rationnellement les choix qu’ils font. Au contraire, elle semble apprendre à ceux qui passent dans ses classes à ne pas questionner la masse de messages qu’ils reçoivent quotidiennement et à ne surtout rien remettre en cause. « C’est vrai, ils l’ont dit à la télé. »

Sur ce, je mets fin à ma litanie de platitudes. Aussi bien, le bouquin est bon...


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