Un employé de la Marfin Egnatia Bank fait une
déclaration, demandant qu’elle soit rendue publique.
"Je me sens dans une obligation envers mes collègues qui
sont décédé si injustement aujourd’hui à parler et à dire quelques
vérités objectives. J’envoie ce message à tous les médias. Toute
personne qui possède encore une certaine conscience devra le publier.
Les autres peuvent continuer à jouer le jeu du gouvernement."
Dans cette lettre, l’employé déclare que "les pompiers
n’ont jamais délivré la licence d’exploitation de l’immeuble« , que »le
bâtiment en question n’a pas de mécanismes de sécurité incendie"
correspondant à sa taille (gicleurs au plafond, issues de secours,
tuyaux d’incendie). "Il y a seulement quelques extincteurs portatifs
qui, bien entendu, ne peuvent en rien aider à combattre un feu important
dans un bâtiment construit avec des normes de sécurité depuis longtemps
dépassées. La direction utilise également le coût élevé de ces
exercices comme prétexte et n’a même pas pris les mesures les plus
élémentaires pour protéger son personnel."
Il souligne aussi qu’aucun membre du personnel n’a été
formé au risque d’incendie, qu’il n’y a jamais eu d’exercice
d’évacuation. "Les seules sessions de formation qui ont eu lieu à la
Marfin Bank ont été sur des scénarios concernant l’action terroriste et
en particulier la planification de l’évacuation des « grosses têtes » de
leurs bureaux dans une telle situation."
Absence de local incendie, matériaux inflammables
(papiers, plastiques, fils, mobilier…). « Aucun membre de la sécurité
n’avait la moindre connaissance sur les premiers secours à donner ou
comment éteindre un feu. »
Par ailleurs, « la direction de la banque a formellement
interdit aux salariés de s’absenter aujourd’hui, bien qu’ils l’aient
demandé constamment eux-mêmes très tôt ce matin - tandis qu’elle a aussi
forcé les salariés à verrouiller les portes et a confirmé à plusieurs
reprises par téléphone que l’établissement restait fermé pendant la
journée. “Ceux qui partent aujourd’hui, ne viennent pas au travail
demain”, a été une menace constante. La direction leur a même fermé leur
accès à Internet afin d’empêcher les salariés de communiquer avec le
monde extérieur. »
La lettre dit aussi qu’ au cours des derniers jours qui
ont précédé la grève générale, la direction n’a cessé de terroriser les
employés en utilisant oralement l’“offre” suivante : ou vous venez
travailler, ou vous êtes virés.
« Enfin, messieurs, faites votre autocritique et cessez
de faire semblant d’être choqués. Vous êtes responsables de ce qui s’est
passé aujourd’hui, et dans n’importe quel Etat de droit (comme ceux que
vous souhaitez utiliser de temps en temps comme les meilleurs exemples
dans vos émissions de télévision) vous auriez déjà été arrêtés pour les
actions ci-dessus. Mes collègues ont perdu la vie aujourd’hui par
préméditation : la préméditation de la Marfin Bank et de M. Vgenopoulos
en personne qui a explicitement déclaré que quiconque ne venait
travailler aujourd’hui [le 5 mai, journée de grève générale !], n’avait
pas à se déranger le lendemain [où ils seraient renvoyés]. »