Effectivement Cuba, Fidel, mandela c’est un autre monde que les propos d’ivrogne, l’absence d’espérance... Voici ce que je viens de recevoir de mon ami Jorge Risquet, celui qui a dirigé les contingents cubains en Afrique pour lutter contre l’apartheid, hier était le jour que l’ONU consacrait à Mandela, et mon ami Risquet qui a négocié avec Kissinger m’a envoyé un long article publié le 18 juillet dans Granma, j’en extrait quelques lignes sur un immense prisonnier, LUI... Et sur la relation de reconnaissance qu’il ne cesse d’entretenir avec Cuba qui est le seul peuple à n’avoir pas pillé l’Afrique. je l’ai traduit de l’expagnol parce que je parle espagnol et donc je comprends ce que me disent les Cubains.
Il y a trois grands faits historiques au XXe siècle où les accusés ont exercé leur propre défense et ils sont devenus, les accusateurs implacables des régimes oppresseurs qui les ont jugés et les ont condamnés : le bulgare Jorge Dimitrov en Allemagne nazie, dans Leipzig, 1933 ; Fidel Castro à Santiago de Cuba en 1953 et Nelson Mandela, en deux occasions, la première, en 1962, alors qu’il fut condamné à cinq ans de prison et la deuxième, en 1964, alors qu’il fut condamné à un emprisonnement à perpétuité.
Dans le discours qu’il a prononcé en face de la Cour Suprême de Pretoria, Mandela a dit :
« J’ai dédié toute ma vie à cette lutte du peuple sudafricain. J’ai lutté contre la domination blanche et j’ai lutté contre la domination noire. J’ai nourri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivraient unies en harmonie et avec des possibilités égales. C’est l’idéal pour lequel je veux vivre. Mais si c’est nécessaire, c’est l’idéal pour lequel je suis disposé à mourir ».
Ces mots de feu de Nelson Mandela, le sommet de son argumentation dans le jugement de Rivonia, devant le tribunal raciste qui l’a condamné à un emprisonnement à perpétuité, m’émeuvent toujours quand je les lis, comme si elles résnnaient à cet instant même, comme si je les mêle, était aussi là, dans le banc des accusés des accusés, près de lui, Sisulu, M’beki, Mhlaba, Motsoaledi, Mlangni, tous les Noirs africains, Kathrada, l’Indien et Goldberg, le blanc.
Mandela qui avait également été son propre avocat de la défense en 1962 devant le Tribunal d’Old Sinagogue qui l’a condamné à cinq ans de prison a prononcé devant la Cour sa plaidoirie profonde et vaste connue sous le titre« Je Suis disposé à mourir ».
Mandela a cloué au pilori le régime abominable de l’Apartheid, a déclaré illégitime un gouvernement élu par le vote exclusif des blancs pour régir une société où sur 100 personnes 73 étaient noirs, 10 métis, 3 Indiens c’est-à-dire 86 non blancs et seulement 14 blancs.
Il a décrit avec des données irréfutables les conditions de vie infrahumaine dans lesquelles vivait la population noire, parquée dans des réserves dénommées natives rurales, dans les ghettos urbains et dans les bidonvilles ; l’injustice brutale économique et sociale et la négation absolue de droits politiques dont elle était l’objet.
Il a exposé avec des raisonnements convaincants la ligne politique conséquente du Congrès National Africain (ANC) depuis sa fondation en 1912, basée sur la lutte pacifique pour la conquête de ses droits légitimes. Il a démontré qu’en face de cette manière d’agir de l’ANC, le gouvernement blanc avait répondu, plusieurs fois, aux protestations civiques des Noirs, avec des massacres horribles, en désignant les plus sanglantes leur date, lieu et nombre de victimes, jusqu’à la plus récente dans Sharpeville en 1960, où 69 sont morts sudafricains désarmés.
Les meurtres isolés de Noirs qui avaient lieu quotidiennement dans toute la géographie du pays,aboutissaient à des chiffres devenus inracontables à force d’être monstrueux.
Il a expliqué la décision de créer l’Umkhonto we Siziwe (la Lance de la Nation) dont il prenait la tête, comme un instrument en plus de l’ANC, pour appliquer une forme de lutte violente, les actions de sabotage économique et d’actes politique sans victimes humaines. Cette pression se joindrait aux actions pacifiques de masses de l’ANC, et à la fois cela permettrait d’éviter que les partisans de la violence tombent dans des actions terroristes désespérées contre la population blanche, ce qui approfondirait tellement la division que cela empêcherait la cohabitation pacifique de toutes les races impossible dans l’ Afrique du Sud future démocratique et non raciste.
Avec l’aplomb de celui qui raconte un acte absolument juste, légitime et honorable et le courage d’affronter la peine capitale comme châtiment, il a exposé que si la lutte pacifique de l’ANC, en incluant des formes déclarées illégales comme les grèves ouvrières et les actions de violence dûment contrôlées d’Umkhonto, n’obtenaient pas de résultats dans la situation intolérable dans laquelle le peuple noir vivait, le chemin le plus approprié serait alors la guerre de guérillas.
Pour s’y préparer, si le déroulement des événements les yconduisait, Mandela a déclaré avec une totale sincerité :
« J’ai essayé d’examiner tout les types d’autorité à ce sujet, de l’Orient et de l’Occident, en partant de l’oeuvre classique de Clausewitz et en allant jusqu’à Mao Ze Dong et Che Guevara, d’une part, et les écrits sur la guerre des boers, de l’autre ».
C’est-à-dire qu’il a étudié toutes les expériences, y compris la plus récente, celle de la Révolution Cubaine décrite par la plume incandescente du Guerillero Héroïque.
La nuit qui suivit sa condamnation à la prison perpétuelle, le leader africain fut conduit auprès de ses compagnons de lutte et de prison à la Ville du Cap et de là, jusqu’à Robben Island, la petite île d’enfermement à la sûreté maximale et de cruauté pour les prisonniers politiques sudafricains : 27 ans de sadisme et une réclusion implacable ! Jusqu’au 11 février 1990
Mandela nous a exprimés dans Windhoek que visiter Cuba et prendre dans les bras Fidel était ce qu’il souaitait dès qu’il lui serait possible d’entreprendre un long voyage. C’est ce qu’il a fait en juillet 1991.
Tout notre peuple se rappelle de sa visite, sa participationà ,la célébration nationale du 26 juillet dans la ville de Matanzas, de ses chaleureuses et précises paroles.
Il y a ici quelques paragraphes :
"Quel autre pays peut-il montrer une plus grand exemple de désintéressement que celui que Cuba a démontrée dans ses relations avec l’Afrique ?
Aujourd’hui c’est Cuba Révolutionnaire, Cuba l’Internationaliste, le pays qui a tant fait ppur les peuples de l’Afrique.
Le peuple cubain occupe une place spécial dans le coeur des peuples de l’Afrique. La contribution des internationalistes cubains à l’indépendance, à liberté et à la justice pour l’Afrique n’a pas de comparaison par son aspect de principe et de désintéressement.
L’échec écrasant de l’armée raciste dans Cuito Cuanavale a constitué une victoire de toute l’Afrique.
L’échec de l’armée raciste a finalement permis au peuple combattant de la Namibie d’atteindre son indépendance.
L’échec décisif des forces d’agression de l’Apartheid a détruit le mythe de l’invincibilité de l’oppresseur blanc.
L’échec de l’armée de l’Apartheid a servi d’ inspiration au peuple combattant de l’Afrique du Sud ".
Et ses mots vibrants la fin :
« Vive la Révolution Cubaine ! Vive Le compagnon Fidel Castro ! »
À la fin d’avril 1994, après la victoire écrasante électorale de l’ANC dans une alliance avec le Parti communiste et le COSATU Syndical Central, Nelson Mandela a assumé la présidence de la République d’Afrique du Sud.
La délégation cubaine à l’évènement historique fut présidée par le Commandant en Chef. Ils se sont à nouveau retrouvés, les deux géants combattants de la liberté des peuples.
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