bonjour macéo
bonne analyse. la délation a toujours existé, plus ou moins suivant les époques, les mouchards qu’ils soient à l’école ou dans l’entreprise repose sur les mêmes déterminants. il est juste de dire que l’individualisation et non l’individuation de nos rapports socio économiques poussent a des excès et a fait disparaitre la conscience de classe, confondu allègrement avec le corporatisme. s’en est donc développé une absence de sentiment de solidarité au détriment de son intérêt personnel.
pour des êtres qui ne savent ce qu’ils sont que par le regard des autres, c’est plutôt suicidaire, c’est pour cela que se sont développé des substituts devant l’absence de conscience de classe des phénomènes de « tribalisations », un retour vers la famille, et des groupes associatifs de tous genres pour compenser cette solitude qu’engendre l’individualisme, et qui n’est pas viable.
l’estime de soi nous la recevons des autres, difficile donc de les évacuer. l’individualisme se confond avec la singularité de chacun de nous qui vivons une existence unique, mais cette existence se fait dans celle des autres d’où elle reçoit ce qui fera la particularité de chacun, s’en forcément être un individualiste, c’est donc l’individuation pour ne pas s’effacer dans le communautarisme.
en disant cela je ne fais que reprendre Durkeim.
mais le développement de l’individualisme était moins le fait de la recherche de son intérêt individuel que de briser le pouvoir que constitue la conscience de classe face à tous les pouvoirs tyranniques, même quand ils sont issus de la démocratie élective.
cette affaire mise a l’écart ce phénomène de la délation que tu soulignes pose le problème de la liberté d’expression. je peux dire ce que je veux pour vue que celui que je dénigre ne le sache pas ou ne l’entende pas.
j’ignore les griefs ayant donné lieu à cette décision des prudhommes, mais ils ne peuvent pas s’écarter des lois définissants la limite de la liberté d’expression, un conseil des prudhomme ne peut retenir comme motif de licenciement un manquement langagier qui n’est pas répréhensible en droit commun.
au pire si c’était dans ce registre il appartenait à l’employeur de déposer plainte au pénal ce qui aurait tenu les prudhommes en l’état. il n’appartient pas à une entreprise d’apprécier ce qui constitue un manquement à la liberté d’expression.
il fut un temps où la perte de confiance était la vache à lait des dégraissages, la dépendance économique ou le fait du prince ne peut limiter la liberté d’expression des salariés employés, la relation de travail n’implique pas d’aimer celui que vous servez, même si l’on peut penser que c’est mieux d’avoir de bonnes relations, il est bien évident que la taille de l’entreprise pèse dans l’appréciation. si l’on travaille avec lui tous les jours vaut mieux s’entendre s’il est le PDG de Mittal aucune importance, seule l’exécution de son travail à une importance.
mais je conviens qu’avec le passage du CNPF au MEDEF, il n’est plus demandé au salarié d’exécuter son travail mais de vivre au rythme de l’entreprise qui l’emploie qui façonne aussi son existence, l’on comprend plus facilement que les critiques ou les dénigrements soient mal supportés par ceux qui n’ont plus le sentiment d’exploiter les autres mais de définir leur existence.
c’est le changement fondamental lié au changement de ces acronymes.
cordialement.