http://fr.wikipedia.org/wiki/Don_d%27organe#Juda.C3.AFsme
Pour le judaïsme, les prélèvements et la transplantation peuvent êtres effectués à condition de respecter des conditions strictes comme la valeur sacrée de la vie. Devant garder espoir et foi envers le Créateur jusqu’au bout, il ne saurait être question de provoquer la mort, qu’il s’agisse d’abréger des souffrances ou de vouloir prélever un organe pour sauver un autre être humain. On ne peut dégrader le corps qui conserve après la mort son caractère sacré. Il faudra donc l’inhumer avec respect ce qui impose un comportement digne de la part des transplanteurs. Dans le même ordre d’idée, on ne peut en tirer profit.
Les penseurs concilient ainsi les règles religieuses avec le devoir supérieur de sauver toute personne en danger de mort (Pikouah Nefesh)[13] : « la considération majeure du sauvetage de la vie supplante toutes les lois bibliques imposant l’interdiction de la mutilation du mort, de l’utilisation de l’organisme mort et du délai imparti pour enterrer le mort et lui rendre les honneurs dus. »
Lors d’une audition parlementaire, le Grand rabbin de France indiquait ainsi : « La greffe se heurte à deux interdictions de la religion juive : ne pas porter atteinte au cadavre et ne pas tirer profit du cadavre. Mais il a été admis que l’on pourra enfreindre ces deux interdictions quand il s’agira de sauver une vie humaine. » Ce devoir religieux d’agir pour « sauvegarder une personne » s’impose au nom de la valeur suprême de la vie, finalité de tous les commandements[14].
Il faut noter que la mort encéphalique n’est pas considérée comme une mort par la grande majorité des décisionnaires depuis plusieurs générations. Le Hatam Sofer (Yoré Dea 338) a défini le moment de la mort selon 3 critères :
- Arrêt des pulsations du cœur ;
- Arrêt de la respiration ;
- Le fait que son corps soit inanimé.
Cette opinion est celle retenue par la grande majorité des décisionnaires religieux juifs à travers le monde. Toutefois, le Rabbinat d’Israël a accepté, dans certains cas de considérer la mort encéphalique comme une mort réelle. Toutefois, cette greffe ne pourra se faire qu’en présence de l’un de ses représentants (afin d’éviter tout abus), ce qui est évidemment impossible en dehors d’Israël.
En Israël, depuis janvier 2010, le porteur d’une carte de donneur d’organe est prioritaire pour l’attribution d’un organe par rapport à un patient de gravité identique mais non porteur d’une carte de donneur, et ce dans le but d’inciter le don d’organe[10].