Legalize it .. No criticize it ... chantait Peter Tosh en allumant un gros chalice ...
La presse fait du chanvre souvent un marronnier (étonnante botanique) et le vieux débat (ptain ca fait plus de quarante ans les 60’s) revient avec ses même arguments massus qui seront une nouvelle fois lettre morte.
Ici, l’auteur fait preuve de hardiesse en voulant carrément tout légaliser. Pourquoi pas, mais entre les dopes classiques et les nouvelles venues de synthèse, va y avoir du boulot législatif !! Le chantier concernant la légalisation du chanvre et ses dérivés (et non la dépénalisation qui ne règlerai pas l’aspect illégal et donc le contrôle du marché) est déjà un défi social, économique et juridique. Et je ne parle même pas d’un accord international !
Pourtant les arguments résumés dans cet article vont dans le sens de l’intérêt commun et il suffira de se pencher sur les travaux de Francis Cabalerro et les livres de JP Galland pour comprendre toute l’absurdité de la prohibition.
La question n’est donc plus de savoir si le chanvre doit être interdit, mais de savoir pourquoi il le reste. Autrement dit, à qui la prohibition profite-t-elle ?
Rebondir sur deux des points de votre article pourrait peut-être donner quelques perpectives :
5. Parce qu’il y a des trafics bien plus dangereux
les trafic humains devraient en effet mobiliser tous les efforts des polices du monde... Mais n’oublions pas le trafic d’armes qui se trouverait fort dépourvu sans clients solvables ; armes et drogues sont intimement liés dans les réseaux car elles sont à la fois produit et monnaie d’échanges. Le petit monde foisonnant des intermédiaires opaques qui palpent en dissolvant la traçabilité des transactions n’a aucun intérêt à voir fondre les siens.
8. Parce que les sociétés des pays de production y gagneraient.
Certes et sans doute même les producteurs pourraient gagner plus sur leur production ET développer en parallèle d’autre culture comestibles... Mais ne rêvons pas, même la Californie qui a avoué son statut de première productrice en lorgnant sur les revenus d’une éventuelle légalisation au plus fort de la crise, a finalement renoncé par voix de référendum. On peut dans ce cas y voir une forme de moralisme propre aux valeurs religieuses américaines...
Dune manière plus générale (et sans doute plus lucide) la prohibition a favorisé tout un système de rouages de corruption/pression à tous les niveaux nécessaires, pour permettre et faciliter le trafic ; de là à imaginer que certains ne voudraient pas renoncer à leurs gros bonus, il n’y qu’un pas à franchir...
Evidemment, c’est une réflexion pleines de présomptions et je laisse le champ libre à qui voudrait mener l’enquête...
Aussi, pour en revenir au sujet même de l’article il y aurait également beaucoup à dire sur l’historique de la prohibition du chanvre. Ici un seul conseil, lire L’empereur est nu, de Jack Herer.