Oui, le service public déraille, pour des raisons bien connues
« Rationalisation » à outrance jusqu’à l’absurdité, technocratisation (rappelons-nous le système « Socrate »), séparation des services entrainant rupture d’information et démotivation et réduction des personnels, transfert aux régions, manque d’entretien des voies, marche forcée vers une privatisation réclamée par Bruxelles...
Cela
fait maintenant 15 ans que les gouvernements européens ont entamé la
privatisation des chemins de fer européens. En 1991, sort la première
directive 91-440 mettant à mal le service public des transports ferrés.
L’AGCS (Accord général sur le commerce et les services) ouvre la voie à la privatisation des chemins de fer européens, à l’instar des autres services publics.
En
France, en 2005, la direction de la SNCF met en place quatre branches
qui ouvrent le réseau à la concurrence : frêt, transport public (TER),
VFE (TGV et Corail) et infrastructure. Chacune devient une entreprise
autonome en concurrence avec les autres « clients internes et externes ».
Ainsi,
le frêt ne vise plus que le trafic le plus rentable, ce qui a mis des
centaines de milliers de camions de plus sur les routes en deux ans. Des
filiales internationales ont été créees. Ainsi la SNCF a obtenu une
licence d’exploitation en Belgique, concurrençant le service public
local ! Thalys et Eurostar sont des sociétés privées, qui envisagent même de concurrencer le TGV.
Dans les gares, l’accueil est fait par la société Effia
, grande pourvoyeuse de CDD … Faute d’entretien, près de 1 1 000 Km de
voies pourraient disparaître. Un projet de loi prévoit un partenariat
privé/public pour financer les lignes nouvelles. Les géants du BTP
engrangeront ainsi des bénéfices considérables sous formes de loyers,
alors que ce sont les usagers et les contribuables qui paient les
infrastructures. Le trafic fret a été ouvert. C’est désormais la Connex
qui remplace de plus en plus le service public de transport (trafic
ferroviaire mais urbain, reprise de la SNCM…).